Depuis les années 60 aux Etats Unis et plus précisément dans les Sillicon Valley et dans le but de valoriser les travaux de recherches et des chercheurs , un phénomène nommé essaimage est apparu. Il s'est propagé par la suite dans certains autres pays développés et s'est intégré vers 1980 en France dans un cadre de gestion de sureffectif et de restructuration. L'essaimage est un mode de création de nouvelles entités économiques qui répond autant à l'ambition des jeunes compétences oeuvrant au sein d'une entreprise à créer leur propre entreprise qu'au souci de compétitivité et de flexibilité de l'entreprise source dite entreprise essaimante. Cette politique est apparue en Tunisie dans une perspective de lutte contre le chômage et de création d'emplois qui génèrent des revenus durables offrant à leur tour de nouvelles opportunités d'investissement et d'autre part incitent la création d'un noyau de promoteurs capable de renforcer le tissu économique et lui conférer une haute valeur ajoutée.
Ainsi , l'Etat Tunisien a incité à adopter la technique d'essaimage vu qu'elle représente l'un des concepts qui a fait ses preuves dans plusieurs économies développées et qu'elle permet une meilleure productivité à l'échelle nationale, une incitation et un soutien à l'innovation.
La notion d'essaimage a été évoquée lors du 1er congrès national de création d'entreprise qui a été organisé dans le cadre de la campagne nationale pour la création et le développement des PME et ayant pour objectif la promotion de l'investissement et le soutien des porteurs d'idées pour concrétiser leurs propres projets .
De même, le sujet d'essaimage a fait l'objet de la 3ème édition des mercredis de création d'entreprises qui s'est tenue le mercredi 15 février 2006 dans les pépinières et les centres d'affaires des 24 gouvernorats du pays .
Cette manifestation présente une plateforme de réflexion destinée à toutes les parties prenantes au processus de création d'entreprises pour mieux faire connaître le mécanisme d'essaimage ainsi que les opportunités qu'il offre pour la promotion d'emplois au niveau régional.
Il est à noter que l'essaimage constitue, pour un pays comme le nôtre, un enjeu à la fois macro que micro économiques à travers la création d'emploi, le développement du secteur privé et de la culture entrepreneuriale, le renforcement du tissu économique, le redéploiement et la valorisation des ressources ainsi que le renforcement de la compétitivité.
La réussite d'une telle politique reste subordonnée à un engagement trilatéral : -l'Etat est appelé à offrir un ensemble d'incitation sur le plan règlementaire ( les congés, les textes législatifs),fiscal (les crédits recherche, la déductibilité des dépenses)et financiers (fonds d'amorçage, BFPME). -l'entreprise essaimante : l'engagement de cette dernière est un déterminant de réussite de l'essaimage à travers ce qu'elle fournit d'appuis en terme de formation et d'information (conseils, laboratoires...), financiers (achat d'une partie de la production,participation pécuniaire ) et logistique (facilite l'accès à son réseau commercial et à ses équipements) . -l'essaimé : est appelé à respecter les engagements fixés par la convention type.
Enfin, peut-on, réellement, espérer une résolution même relative du chômage par le biais de l'essaimage ? surtout que la dite politique ne vise qu'à créer 300 entreprises et elle est freinée par un ensemble de craintes exprimées par l'essaimante, elle est encore mal perçue et mal comprise par les organisations et surtout elle nécessite une période d'instauration plus ou moins longue. Ines Zitouni