Le Temps-Agences - La compagne électorale des élections législatives du 17 mai prochain s'est ouverte officiellement hier, en Algérie, avec l'organisation de rassemblements et de meetings dans les chef-lieux des 48 départements d'Algérie et à l'heure où le pays tente de se remettre des attentats du 11 avril dernier. Du 26 avril au 14 mai, les 120.229 candidats (1.042 listes partisanes, et 100 listes indépendantes) vont tenter de convaincre les 18,7 millions d'électeurs algériens de les élire à l'Assemblée nationale populaire (ANP), chambre basse du parlement qui compte 389 sièges. Cette élection pluraliste est la troisième depuis l'instauration du multipartisme en 1989. Les législatives de la fin 1991 avaient été interrompues en cours de route, le Front islamique du Salut (FIS, dissous) ayant remporté le premier tour. Le courant dit "nationaliste" est représenté par l'ancien parti unique, le Front de libération nationale (FLN), qui détient la majorité dans l'assemblée sortante, et le rassemblement national démocratique (RND), présidé par l'ex-chef du gouvernement Ahmed Ouyahia. Les islamistes sont également présents à cette consultation, à travers trois formations aux positions modérées, le Mouvement de la société pour la paix (MSP, qui siège dans la coalition présidentielle aux côtés du FLN et du RND), le Mouvement pour la renaissance nationale (MRN) et En-Nahda. Les anciens responsables du FIS, dissous par décision de justice en 1991, et les anciens émir de l'Armée islamique de salut (AIS), sa branche armée, qui avaient bénéficié de l'amnistie prévue dans la charte pour la réconciliation nationale du président Abdelaziz Bouteflika, ont en revanche vu leur demandes de participation au jeu électoral rejetées par le ministère de l'Intérieur. Le pôle démocratique de son côté affronte l'échéance du 17 mai dans la dispersion. Le Rassemblement national démocratique (RCD) du docteur Saïd Saadi se présente de son côté. De leur côté, l'Alliance nationale républicaine (ANR) de l'ancien chef du gouvernement Rédha Malek et l'Union des démocrates républicains (UDR), dirigée par l'ancien ministre de la santé Amara Ben Younés, font listes communes, après avoir conclu un accord. En revanche, le Front des forces socialistes (FFS), du leader historique Hocine Ait Ahmed a décidé de boycotter le scrutin, considérant que "les conditions ne sont pas réunies pour la tenue d'un vote transparent et régulier". La campagne électorale s'ouvre à l'heure où les Algériens tentent de surmonter le traumatisme collectif provoqué par les attentats du 11 avril dernier, qui ont fait 33 morts et 57 blessés à Alger. La crainte de nouveaux attentats perpétrés par les groupes armés qui tenteraient de profiter de la conjoncture électorale, est présente chez les autorités, qui ont multiplié les appels à la vigilance, tout en renforçant le dispositif sécuritaire.