Jetez un œil sur la photo au-dessus : où sommes-nous ? A priori dans un « petit » port... Mais nous sommes plutôt dans un vrai port de plaisance... Et qui plus est, le premier port visité pour ceux qui viennent d'Europe, car il est situé sur « la route » du Détroit de Sicile, passage incontournable entre les rives Nord et Sud de la Méditerranée. Oui, nous sommes au Nord de l'Afrique, à Bizerte... Et aucun drapeau tunisien – comme vous les voyez – pour informer les plaisanciers étrangers qu'ils sont en Tunisie. Depuis 1991, ce port de plaisance donne l'impression d'être un port de complaisance. Géré par une entreprise privée – moyennant un capital d'à peine 30 mille dinars ! - et une logistique rudimentaire - à peine 80 anneaux de mouillage (y compris l'apport du ponton flottant racheté auprès de la Marina Hammamet au bout d'un litige devant les tribunaux), c'est le tourisme de plaisance à Bizerte qui en prend un sacré coup et ce, malgré les cinq régates annuelles et dont la plus prestigieuse demeure « La Route du Jasmin ». Etat de délabrement du matériel, infrastructure obsolète, ordures négligemment exposées à la vue des plaisanciers, absence de dispositif de carénage surtout pour les bateaux de plaisance en hivernage et dont le nombre dépasse la cinquantaine. Et pourtant, comme le montrent les photos, il y a bien des yacht de valeur qui y accostent. L'intendance ne suit malheureusement pas. Notre propos, ici, n'est pas d'incriminer les responsables de la gestion du port, même si ce que vous voyez sur les photos est ahurissant. Mais lorsqu'on parle de tourisme de plaisance, du meilleur moyen de fructifier ce créneau dans ce pays (le nôtre), qui, doté d'une grande vocation de la mer, eh bien, il ne faut pas fermer les yeux... Bien sûr, on parle du projet « Bizerte Cap 3000 » qui consistera en la réalisation d'une grande base nautique avec une « Marina » à même d'accueillir plus de 1200 yachts* ... Ce port sera d'autant plus attractif et il desserrera l'étau sur les ports de plaisance de la rive Nord, en proie à une suffocante saturation... En attendant, l'actuel port a besoin de sérieux travaux de réaménagement et de sérieux tout court... Larbi MDAISSI
*L'enveloppe allouée au projet « Bizerte Cap 3000 » serait de 120 millions de dinars, assurée par des investisseurs tunisiens et étrangers.