On s'attendait à mieux, il faut dire, vu la brochette d'artistes qui allait se produire dans cette sitcom. Sur Nessma TV, Slah Eddine Essid, nous concocte « N'sibti Laaziza ». Pour l'instant, c'est peu probant. On ne change pas une équipe qui gagne, comme on dit. Mais cette fois on aurait bien dû la changer pour apporter quelques souffles nouveaux à notre programmation ramadanesque. Pour « N'sibti Laaziza » de Slah Eddine Essid on a fait appel à des artistes qui, pendant ces dernières années, ont brillé par leurs succès. On en a fait un bel assortiment qui, pour l'instant, n'est pas à la mesure de nos attentes. Comme c'est le cas de notre artiste émérite adulée de toutes les générations de téléspectateurs Mouna Noureddine, ou encore Sofiane Chaari, le gros dodu rigolo adoré des enfants qu'on a connu dans le personnage de S'boui. Sans oublier Saoussen Maalej , Younès Ferhi et Kaouthar El Bardi qui ont fait un bon bout de chemin à la télé. Et comme il est question d'une production tuniso-algérienne, on fait appel à la célèbre artiste algérienne Bayouna. Le chef de file est, bien entendu, le réalisateur Slah Eddine Essid dont le dernier succès en date était ‘'Choufli Hal''. Sauf qu'assembler les bons ingrédients n'est pas toujours garant du succès de la préparation. Ces artistes qui ont fait leur preuve ailleurs, offrent au téléspectateur maghrébin de Nessma Tv une série peu divertissante. A commencer par la doyenne Mouna Noureddine qui a campé le rôle d'une belle mère encombrante qui fait intrusion dans l'intimité de sa fille Hayet (Kaoutar El Bardi) épouse de H'souna (Sofiane Chaari). Mouna Noureddine s'est aventurée à jouer dans un autre registre en ‘'s'essayant'' à un dialecte qui lui est étrange, placé à mi-chemin entre le ‘'sfaxien'' et ‘'l'algérien''. Et quand on force le jeu et que l'on soit empreint de préjugés, on risque fort de taxer l'autre de radin et de toutes les tares sociales qui font ressortir un régionalisme qu'on a bien cru, jusque-là, révolu. On n'est pas sorti du carcan des préjugés qui semblent être implantés dans les esprits des uns et des autres, quand on se gausse de la différence de l'autre, comme c'est le cas du jeune homme à la gestuelle efféminée faisant une petite apparition dans le troisième épisode de la série…Sofiane Chaari connu dans le personnage de ‘'S'boui'', grotesque et un peu bouffon sur les bords, prend un air sérieux dans cette nouvelle série. Dans « N'sibti laaziza », il est plutôt râleur et toujours aux aguets pour critiquer le comportement de sa belle-mère Fatma qu'il trouve pesante et un peu de trop chez lui. Le spectre de la belle mère semble, à chaque fois, ressurgir quand il est question de forcer un peu le jeu sur le comique des situations. Mais cela ne marche pas à tous les coups. Les quatorze épisodes de la sitcom qui s'égrèneront avec les jours de Ramadan seront-ils en mesure de nous réconcilier avec ‘'N'sibti laaziza'' ? Gardons espoir.