Les chiffres sont explicites. L'entame de la nouvelle saison a été la moins prolifique depuis plusieurs saisons avec seulement 30 buts marqués après trois journées de championnat. Les spectateurs ont dû s'ennuyer au cours des trois premières étapes. Quels enseignements à tirer de cette laborieuse entame de saison ? Contrairement aux dernières saisons au cours desquelles on a enregistré le départ à l'étranger de quelques talents offensifs comme Chikhaoui, Chermiti ou encore Jemaâ, le football tunisien n'exporte plus ses « produits » de qualité médiocre. Toutefois, un phénomène nouveau vient se greffer au paysage de notre football. Il concerne les joueurs étrangers recrutés qui sont loin de nous faire oublier les Cheikh Seck, Megharia, Malitoli, Ngom et autres Camacho et Dramane Traoré. Faute de moyens, nos clubs s'accrochent dans l'ensemble à des joueurs africains de « petite » dimension, qui n'ont apparemment pas l'envergure de leurs prédécesseurs et ne pouvant, en aucun cas, tirer notre football vers le haut. « Ils pensent avant tout à asseoir leurs bases arrières avant de penser à créer le jeu » Au-delà de ces effectifs limités et sans cesse renouvelés se pose la question des options privilégiées par des entraîneurs qui travaillent au jour le jour, qui sont sans cesse sur un siège éjectable, qui sont dans le règne de la prépondérance du résultat et ne pensant, par conséquent, qu'à se maintenir à leurs postes en faisant fi du spectacle. La pression est permanente et peu d'équipes ont entamé le championnat dans la sérénité. La JSK a déjà changé d'entraîneur après 180 minutes de jeu…Gerard Buscher lui a emprunté le pas hier, François Bracci est en sursis. A ce rythme, d'autres techniciens ne finiront pas la phase aller. Les « coaches » en sont conscients, ils savent qu'ils sont à la merci d'un tir raté ou cadré, que leur maintien est accroché » à une bonne relance ou une mauvaise anticipation d'un de leurs défenseurs. Aussi, ne pas perdre est-il devenu le souci majeur. Qu'on le dise, les entraîneurs sont tous pareils, ils pensent avant tout à asseoir leurs bases arrières avant de penser à créer le jeu. Les schémas sont stéréotypes, on garnit l'entrejeu, on joue avec trois milieux défensifs, on renforce la défense et on attend. Et comme en face, la créativité fait défaut, le résultat le plus proche est ce double zéro… Il est vrai qu'il faut toujours avoir une bonne assise défensive pour éviter les mauvaises surprises, mais il faut aussi se soucier davantage de l'équilibre attaque-défense. Ce qui n'est généralement, pas le cas. Le spectacle est le dernier souci de nos entraîneurs. Et ce qui est malheureux, c'est que ces entraineurs frileux, qui se disent "avec un peu de chance, sur un contre on peut faire la différence" transmettent leurs idées « négatives » à leurs collègues des centres de formation. Aujourd'hui, on forme des joueurs de plus en plus impressionnants, sur le plan athlétique, d'abord prêts au « combat ». Les critères de sélection, les orientations dans le recrutement sont la puissance et le physique au détriment de la technique. Du coup, des réflexes sont acquis qui font que les jeunes gardent ces sensations défensives pour toujours. On abandonnera d'emblée l'excuse des conditions de jeu rendues un peu difficiles par des températures un peu élevées et nous rappellerons à tous ceux qui se cachent derrière ce prétexte que nous sommes après tout un pays africain et que le 1èr juillet 2010, le Botswana, alors 117è mondial (93è mondial après le classement établi par la FIFA le 11 août), nous a dominés à El Menzah. A 20h30 et par une température clémente. Ne vous attendez pas à voir du spectacle avec l'arrivée de l'automne. Vous risqueriez d'être déçus.