Le Temps-Agences - Le projet d'un petit groupe intégriste chrétien américain de brûler quelque 200 exemplaires du Coran pourrait être utilisé par des extrémistes comme un «prétexte» pour commettre davantage de violences, a estimé hier le Premier ministre irakien Nouri-al-Maliki. «Le Premier ministre Nouri al-Maliki appelle à œuvrer pour empêcher le pasteur Terry Jones de commettre son action horrible qui vise à brûler le saint Coran», selon un communiqué rendu public par son bureau. Cet acte «pourrait être pris comme un prétexte par les extrémistes pour commettre plus de meurtres», a-t-il ajouté, lors d'une réunion avec l'ambassadeur des Etats-Unis en Irak, James Jeffrey, et le commandant des forces américaines dans ce pays, le général Lloyd Austin. «Il nuira aux relations interreligieuses ainsi qu'au dialogue et aux relations culturelles entre les nations», a poursuivi le Premier ministre. «Ceux qui ont commis les crimes du 11-septembre n'avaient rien à voir avec l'Islam», a estimé le Premier ministre irakien. Dans un communiqué commun, M. Jeffrey et le général Austin ont condamné mercredi soir le projet du «Dove World Outreach Center», qu'ils ont jugé «irrespectueux», «honteux» et propre à semer la division. «Alors que se termine le mois sacré du ramadan et que les Irakiens se préparent à célébrer l'Aïd el-Fitr, nous nous associons aux citoyens d'Irak et de toutes les nations pour rejeter l'intolérance religieuse et respecter et défendre la diversité des confessions», ont-ils dit. JHier est le dernier jour du Ramadan pour les sunnites irakiens. La date n'a pas encore été annoncée pour les chiites. Plus de sept ans après l'invasion du pays qui avait provoqué la chute de Saddam Hussein, près de 50.000 militaires américains sont toujours stationnés en Irak. Ils ont officiellement achevé la semaine dernière leur mission de combat pour se concentrer désormais exclusivement sur la formation et le conseil des forces de sécurité locales. Malgré une nette baisse des attentats en Irak depuis le pic observé au plus fort des violences confessionnelles en 2007, le pays demeure le théâtre quotidien d'attentats, notamment perpétrés par les mouvements islamistes liés à Al-Qaïda.