Le Temps-Agences - Nicolas Sarkozy a poursuivi hier la préparation de la transition, qui sera effective le 16 mai, dans ses bureaux parisiens, en attendant son rendez-vous dans la soirée avec le Premier ministre britannique sortant Tony Blair. Pour la deuxième journée consécutive depuis son retour de quelques jours de vacances controversées à bord du yacht de l'homme d'affaires Vincent Bolloré, M. Sarkozy a rejoint ses locaux provisoires, 35 rue Saint-Dominique, où la veille, de nombreuses personnalités UMP et UDF avaient afflué. Arrivé à 8H30 à bord de sa voiture aux vitres fumées, il est ressorti pour aller petit-déjeuner dans une brasserie voisine, où les journalistes l'ont vu manger une omelette en compagnie de François Fillon, favori pour Matignon, et Claude Guéant, ancien directeur de campagne et probable futur secrétaire général de l'Elysée. Rachida Dati, l'une des porte-parole de la campagne, est arrivée dans la matinée rue Saint-Dominique, où a été notamment reçu Alain Minc, président du conseil de surveillance du Monde et conseiller M. Bolloré. Les personnalités qui souhaitent passer inaperçues peuvent cependant être reçues en toute discrétion, en pénétrant par la rue Las Cases dont les abords sont interdits à la presse. Par ailleurs, un juge s'est rendu au cabinet de l'avocat de Nicolas Sarkozy, hier matin, dans le cadre de l'enquête sur les violations du secret de l'instruction dans l'affaire politico-judiciaire Clearstream, dans laquelle le président élu avait été cité à tort, ce pour quoi il a porté plainte. Me Thierry Herzog a estimé que l'on cherchait à "déstabiliser" le président élu en insinuant que son avocat pourrait être à l'origine de fuites. En fin de journée, selon son entourage, M. Sarkozy a rendez-vous avec Tony Blair, le Premier ministre britannique, qui a annoncé son départ pour le 27 juin. Les deux hommes evaient partager ensuite un "dîner privé". M. Blair, qui sera le premier dirigeant étranger à rencontrer M. Sarkozy depuis son élection, aura auparavant été reçu par Jacques Chirac à l'Elysée. La volonté d'ouvrir la majorité présidentielle affichée par Nicolas Sarkozy a trouvé un écho auprès de Bernard Tapie. L'ancien ministre de François Mitterrand, qui a soutenu le candidat UMP pour la présidentielle, a exprimé hier sa volonté de "combler le fossé imbécile" entre les radicaux de gauche de Jean-Michel Baylet - d'où il vient - et le parti radical de Jean-Louis Borloo.