L'économie internationale continue de plonger dans une spirale dépressive. Certains économistes craignent le pire et appréhendent une aggravation voire un retour de la crise économique et financière mondiale. Un nouveau crash plongera l'économie internationale au fond du gouffre et signera, peut-être, la fin du modèle libéral actuel et une redistribution de la carte économique mondiale au profit des dragons jaunes et de l'empire du milieu. Face aux incertitudes internationales et aux troubles économiques, l'économie nationale veille au grain, pour parer à toute éventualité et contourner les effets de la crise notamment sur le rythme des échanges commerciaux : vigilance, suivi et réactivité sont de mise. Après la reprise des échanges avec l'extérieur, les craintes resurgissent. Déjà fragilisées par la crise de 2008 dont les séquelles tardent à s'estomper, les entreprises exportatrices tunisiennes souffrent le martyre. Le risque d'un repli de la demande extérieur et donc d'une contraction de la production industrielle nationale n'est pas exclu même si la Tunisie a démontré une importante capacité de résilience face aux chocs exogènes. D'ailleurs, le commerce extérieur s'est nettement repris cette année après une année 2009 « dans le rouge ». D'ailleurs et au terme des huit premiers mois de l'année en cours, les échanges commerciaux poursuivent leur ascension en enregistrant une hausse respective de 20,6% pour les exportations et de 29,6% pour les importations contre une baisse respective de 21,4% et de 18,6% enregistrée une année auparavant. Mis à part le secteur de l'agriculture et des industries agroalimentaires, tous les secteurs industriels ont enregistré une hausse des exportations. La baisse de la production céréalière a largement affecté la balance commerciale agricole qui affiche un déficit de 695,1 MDT. Les exportations du secteur ont enregistré une baisse de 7 % contre une hausse de 21,8% pour les importations. La reprise la plus spectaculaire provient du secteur de l'énergie et des lubrifiants, lequel a enregistré un accroissement de 38,8% dans les exportations contre une baisse de 37,4% enregistrés au cours de la même période de l'année dernière. Il va sans dire que la rapidité de la reprise revient principalement aux plans de relance engagés pour le soutien des entreprises exportatrices en difficulté. D'ailleurs, 427 dossiers ont été examinés depuis janvier 2009 et jusqu'au mois de mai 2010 par la commission consultative relevant du ministère de l'Industrie et de la technologie et ce dans le cadre de l'application de la loi n°2008-79 du 30 décembre 2008 relative aux mesures conjoncturelles de soutien aux entreprises économiques. Sur les 427 dossiers examinés, 406 dossiers ont été approuvés et 21 dossiers ont été refusés. Les dossiers approuvés sont ventilés ainsi : 349 dossiers relatifs à la prise en charge par l'Etat de 50% de la charge patronale pour 93539 employés concernés, 49 dossiers relatifs à la prise en charge par l'Etat de 100% de la charge patronale pour 6760 employés concernés et 8 dossiers relatifs aux deux avantages cumulés. Au total les mesures conjoncturelles ont permis de gagner 7,844 MDT sur le budget de l'Etat et de sauver 101 734 employés. Aujourd'hui et avec le regain des tensions, la vigilance est de mise. En effet, la vulnérabilité des entreprises tunisiennes ne supporte pas d'éventuelles secousses. Yosr GUERFEL AKKARI