La ville de Monastir a abrité du 20 au 30 septembre dernier, la 8ème session du festival international des arts plastiques sous le thème « Inspirations du sahara », avec la participation de 110 artistes provenant d'une vingtaine de pays : Tunisie, Turquie, Russie, France, Italie, Canada, Malaisie, Inde, Allemagne, Irlande, Egypte, Bulgarie, Roumanie, Pologne, USA, Monténégro, Corée du Sud, Chypre et l'Indonésie, un pays aux mille et une couleurs et auquel le festival a consacré la soirée du vendredi 24 septembre. Parmi les participants, un grand nombre de professionnels de renommée mondiale et professeurs dans les grandes écoles des beaux arts d' Europe, d' Asie et du Canada, selon le témoignage de M. Mohsen Guettari, président de l'Association des Beaux arts de Monastir (ABAM). « Ce qui est nouveau par rapport à l'année dernière a- t-il dit, c'est que nous essayons de booster par notre action, le tourisme culturel et écologique en organisant pour la première fois, une excursion dans le centre et le sud de la Tunisie ( Kairouan, El Djem, Matmata, Douz, Tamazret, Chott El Jerid, Tozeur, Oung El Jmel…) sans oublier les ateliers de peinture, les soirées de danse populaire et les cérémonies de signature de l'acte de jumelage de Monastir avec la ville de Rome en Italie et celle de Munster en Allemagne… ». Mais puisqu'il s'agit d'un festival d'arts plastiques qui vient à point nommé avec les festivités célébrant l'année internationale de la jeunesse, on a tenu lors de cette dernière session à organiser une exposition des étudiants des écoles des beaux arts à la Marina de Monastir, puis une deuxième, montée conjointement avec l'association Arte Continua de Rome à l'espace de la Falaise. Deux autres manifestations similaires ont eu lieu, l'une au complexe culturel régional, et l'autre à l'hôtel des Palmiers et qui a regroupé 200 œuvres ayant été réalisées au cours des ateliers durant la période du festival. Musique, danse et Batik Le président de l'ABAM a rendu par ailleurs hommage à l'Indonésie qui participe pour la deuxième année consécutive, en remettant à son excellence M. Mohamed Ibnou Saïd, ambassadeur d'Indonésie en Tunisie, une médaille d'or en signe de reconnaissance pour sa précieuse collaboration et pour la mobilisation générale du personnel de son ambassade et celle de la communauté indonésienne à Tunis, hommes et femmes qui se sont improvisés animateurs danseurs, chorégraphes, musiciens et artistes connaisseurs dans l'art du Batik. En effet, l'Indonésie a brillé de ses mille feux lors de la 8ème session du festival international des arts plastiques de Monastir en organisant un spectacle de musique et de danse auxquelles, il est difficile de rester insensible à leur charme et sonorité ; cette musique qui parfois débute lancinante puis se déchaîne, martèle, vibre et résonne dont le caractère original se transmet, nous explique- t- on par tradition orale faisant appel à la fois, au théâtre et au sacré. Vibration du corps, jeux des mains, des poignets et du cou et cette expression du visage maquillé des danseuses en costumes traditionnels qui reste impénétrable comme scellant un secret. Un voyage à travers les rythmes aux couleurs des îles de Bali, Sumatra, Java…( l'Indonésie en compte plus de 2000). Mais aussi, à travers l'art du Batik auquel on a réservé un atelier dirigé par deux artistes indonésiennes Ari Ota et Retno Wulandari . Des participantes au festival ont pris part à cet atelier pour s'essayer à l'art du Batik ,« reconnu depuis 2009 par l'UNESCO, comme étant un héritage universel », a déclaré M. Souguiri, attaché culturel à l'ambassade d'Indonésie. L' Indonésie, et plus précisément l'île de Java- où le Batik existe depuis plus de deux siècles- demeure au sommet de cet art. Batik vient de l'indonésien « titik » qui signifie point. C'est l'art de décorer au moyen du « canting », ( petit réservoir de cire chaude), un tissu par des dessins offrant un large choix de motifs où se mêlent différents tons et contrastes juxtaposés ou superposés grâce à différentes techniques permettant de varier les effets souhaités sur le tissu qui est teint -et non peint, à la différence de la peinture sur soie- après avoir été induit de cire. L'approche a été vraiment passionnante même pour ceux qui s'y sont essayés pour la première fois.