Un colloque euro-méditerranéen sur le thème « la Tunisie, centre euro-méditerranéen de l'innovation et de la compétitivité » se tient depuis hier au Parc des expositions du Kram, sous le haut patronage du chef de l'Etat. Cette manifestation entre dans le cadre de l'organisation du Salon de la création et du développement technologique des entreprises. Le colloque de deux jours est organisé conjointement par le ministère de l'Industrie et de la Technologie et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique avec la collaboration de l'Agence de Promotion de l'Industrie et de l'Innovation (APII), l'Agence de Coopération Allemande (GTZ), l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) ainsi que l'Organisme français dédié à la croissance et à l'innovation des PME (OSEO). M. Mohammed Ghannouchi, Premier ministre a présidé l'ouverture du colloque en prononçant un discours assorti de quelques indicateurs économiques dont l'évolution s'étale sur la période 1994-2009. Ainsi selon le Premier ministre, « l'industrie doit être diversifiée. L'entreprise tunisienne a évolué depuis 15 ans et aujourd'hui 2000 entreprises tunisiennes usent de technologie avancée notamment au niveau du système informatique, la gestion et le management. » En effet, l'innovation technologique devra être le leitmotiv des entreprises tunisiennes. Aujourd'hui, la Tunisie s'est doté, de quelques manières, de moyens et divers instruments lui permettant l'accès aux nouvelles technologies. Il suffit d'être créatif, de réfléchir et de penser la modernisation de leur activité économique. Le Premier ministre a ajouté : « sur la période de 1994-2009, les exportations générales ont été multipliées par quatre. Cependant, la croissance économique a reculé de 2% suite à la crise mondiale. Aussi, faut-il savoir que les réussites que nous avons réalisées ne sont pas suffisantes, nous avons d'autres attentes, nous devons approfondir les réformes économiques et le marché de travail doit répondre aux exigences des diplômés du supérieur. » Car, les chiffres actuels indiquent que les offres d'emploi proposées sur le marché ne répondent qu'à hauteur de 40% aux demandes des diplômés du supérieur. Quant à la concurrence, et toujours selon les dires de M. Ghannouchi, les choix sociaux de la Tunisie pour qu'elle devienne de plus en plus compétitive ne doivent pas être fait au détriment des salaires, mais grâce à l'innovation, la créativité et la valeur ajoutée. Actuellement, la croissance annuelle des activités à haute valeur ajoutée est de l'ordre de 9,2%. Ce chiffre devrait être revu à la hausse et à un rythme supérieur à celui des années précédentes. Aussi, les exportations dont l'activité à contenu technologique ont-t-elles été de seulement 31% en 2009. L'objectif étant de les augmenter à 50% afin d'instaurer un équilibre au niveau de la nature des activités exportées. Dans le cadre de la politique d'incitation à l'innovation technologique, la Tunisie entend injecter 10000 ingénieurs supplémentaires d'ici 2015, investir davantage dans le secteur humain en augmentant la part du PNB consacrée à l'éducation, la formation et la recherche, qui est actuellement de l'ordre de 7,5%. Par ailleurs, M. Hédi Djilani, Président de l'UTICA, a affiché sa satisfaction et son enthousiasme quant à l'organisation de ce genre de manifestation en précisant : « Pour l'entreprise du 21ème siècle, le triptyque qualité-coût-délai n'est plus suffisant pour demeurer compétitif, l'innovation est désormais le 4ème et principal facteur de compétitivité et de différenciation. L'entreprise est, aujourd'hui, condamnée à s'adapter à un double mouvement : marchés de plus en plus concurrentiels et clients de plus en plus versatiles. Pour assurer sa pérennité, l'entreprise est ainsi appelée à s'adapter et à se renouveler de façon régulière et permanente, sa survie est, donc, conditionnée par sa capacité à découvrir, à anticiper, à réaliser et à devancer la concurrence. » Le discours de M. Djilani est on ne peut plus clair. Il met l'accent sur l'innovation technologique, désormais devenue le nerf de guerre de toute entreprise ambitieuse de devenir plus compétitive sur le marché local mais aussi et surtout sur celui extérieur.