Le Temps-Agences - Des agents des services de sécurité intérieure israéliens ont violé les droits humains de détenus palestiniens, accusent deux importantes organisations israéliennes de défense des droits de l'Homme dans un rapport rendu public hier. Selon ce rapport des organisations B'Tselem et Hamoked, des détenus sont incarcérés dans des cellules exiguës et insalubres, pour certaines sans fenêtre et avec un éclairage qui perturbe le sommeil. Les agents du Shin Beit attachent les détenus à des chaises lors d'interrogatoires prolongés et parfois, les insultent, les menacent ou les frappent, des procédures qui violent la loi israélienne, affirme le rapport. Le ministère israélien de la Justice a rejeté la plupart de ces accusations. Le rapport est fondé sur les témoignages de 121 Palestiniens incarcérés dans un centre de détention israélien à Petah Tikva en 2009. Pour ses auteurs, les conditions de détentions dans ce centre constituent des "traitements cruels, inhumains et dégradants et, dans certains cas, de la torture". Les détenus avaient été arrêtés en Cisjordanie pour des chefs liés à la sécurité et retenus dans le centre pendant une semaine à deux mois, selon le rapport. Ils ont raconté qu'ils étaient détenus dans des cellules minuscules avec des toilettes et des lits sales. Certains disent que de l'air chaud ou froid était soufflé dans leurs cellules. Beaucoup ont fait état de troubles du sommeil. Le rapport ajoute que lors des interrogatoires, les détenus étaient attachés à des chaises pendant de longues périodes avec de brèves pauses pour se nourrir ou aller aux toilettes. Environ un tiers des témoignages rapportent des insultes, des menaces sur eux-mêmes ou leurs familles de la part des agents qui les interrogeaient. Dans 9% des cas, des détenus disent avoir été frappés ou secoués violemment. Le rapport note que 645 plaintes ont été déposées depuis 2001 par des Palestiniens dénonçant les techniques d'interrogatoire israéliennes. Aucune n'a donné lieu à une enquête criminelle. Dans sa réponse, le ministère israélien de la Justice précise qu'entre 2000 et 2007, la police militaire a ouvert 427 enquêtes pour des violences présumées contre des détenus palestiniens. Mais le communiqué ne précise pas les résultats de ces enquêtes.