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Le footballeur palestinien et les enfants en prison en Israel
Publié dans Leaders le 26 - 07 - 2012

La Tunisie aujourd'hui a bien d'autres chats à fouetter aujourd'hui, c'est vrai. Le monde arabe croule sous les problèmes, c'est vrai. Il n'en demeure pas moins que le problème palestinien ne saurait être passé à la trappe car c'est le révélateur, depuis 1947, des pilules amères et des combinaisons politiques tordues que l'on veut faire avaler ou imposer à nos peuples. Et n'oublions jamais qu'une injustice faite à un seul homme est une menace pour tous disait Martin Luther King après Montesquieu.
A l'heure où commencent les Jeux Olympiques de Londres, il faut savoir qu'après 96 jours de grève de la faim, le footballeur palestinien, Mahmoud Sarsak, a quitté les geôles israéliennes le 10 juillet 2012 grâce à l'intervention du Président de la FIFA, Joseph Blatter. Rappelons ici que les championnats du monde de football U21 (moins de vingt ans) auront lieu en 2013 en Israël.
Mais quel horrible crime avait commis ce sportif (il vient d'être recruté par le Club Africain) pour passer par cette effroyable épreuve qui a mis sa vie en grand danger?
Parfaitement innocent, il avait été jeté en prison au titre de la rétention administrative qui permet l'incarcération des Palestiniens, sans inculpation ni jugement, pour des périodes de six mois, renouvelables indéfiniment, sous l'accusation de combattant « illégal ». Aujourd'hui, 303 Palestiniens sont sous les verrous en vertu de cette inique procédure, dans « la seule démocratie du Moyen Orient » !
En fait, les sionistes, les partis religieux et les Russes d'Israël Beitnou au pouvoir à Tel Aviv tentent ainsi de casser la résistance pacifique à l'occupation et à la « folle politique des colonies » comme l'écrit l'avocat Raja Shehadeh de Ramallah (International Herald Tribune du 04 juillet 2012)… politique si folle que même les Etats Unis se voient contraints de la condamner… mais du bout des lèvres seulement ! (New York Times du 10 juillet 2012).
A ces 303 embastillés par Netanyahou et sa clique, il faut ajouter les 4700 prisonniers palestiniens condamnés par les tribunaux d'occupation militaire israéliens et qui vivent dans des conditions de détention particulièrement dures. La sénatrice communiste Michèle Demessine vient de demander à Laurent Fabius, le ministre français des Affaires Etrangères, d'intervenir auprès d'Israël « pour mettre fin au régime de détention administrative imposé aux prisonniers palestiniens » (Le Figaro du 10 juillet 2012). Ne serait-il pas temps enfin que les Etats arabes et leur diplomatie lancent une campagne pour exiger la fin de ces criantes injustices condamnées tant par la Quatrième Convention de Genève que par la Résolution 242 du Conseil de Sécurité de l'ONU ?

Enfants fers aux pieds et cagoulés
Notre pays a reçu la visite, l'an dernier, de cet « éternel révolté » qu'est Robert Badinter (Le Temps 03/06/2011). On l'a vu parader sur les télévisions pour rendre compte d'une mission de l'UNICEF pour visiter des enfants en prison en Moldavie, Ukraine, Bulgarie et Albanie. On l'a vu prodiguer ses précieux conseils au Président albanais et on l'a entendu se révolter contre les conditions de détention des mineurs dans le pays. Monsieur Badinter n'a jamais entendu parler des enfants palestiniens emprisonnés en Israël et il n'ira pas prodiguer ses sages et doctes conseils à Shimon Pérès pour l'amener à libérer des enfants « souvent attrapés lors de rafles sans la moindre preuve de leur implication dans des actes de violence », de l'avis même du rabbin Arik Ascherman de l'ONG « Rabbins pour les droits de l'homme ». Heureusement, on le voit, tout le monde n'est pas aussi myope que M. Badinter et le 19 juin dernier, le Foreign Office a déclaré qu'il allait demander aux Israéliens des explications suite au rapport intitulé « Enfants dans les prisons militaires » rédigé par une délégation de juristes britanniques de haut rang après une visite en Israël. Le rapport déplore la comparution d'enfants palestiniens fers aux pieds et cagoulés devant les autorités sionistes. Il affirme que « les conditions de détention des enfants confinent à la torture puisqu'ils sont mis à l'isolement, ne peuvent voir que très rarement leurs parents, sont privés de sommeil et contraints de signer des procès verbaux en hébreu. » Arrêtés souvent de nuit, maltraités par la police qui les bat pour les réveiller, yeux bandés et mains menottées, ils sont conduits à la prison Megiddo où on les déshabille pour la fouille et interrogés de nuit, contrairement à la loi qui interdit cette pratique dans le cas des enfants. Pour l'ONG israélienne B'Tselem, entre 2005 et 2010, 835 mineurs palestiniens ont été traduits devant les tribunaux militaires en Cisjordanie pour avoir lancé des pierres sur la soldatesque sioniste. Un seul de ces enfants a été acquitté. On a là un taux de condamnation de 99,9% ! Un record mondial absolu qui confirme la qualité hors pair de la « justice » militaire sioniste dans l'élucidation des « crimes » ! Au cours de cette même période, 19 Palestiniens mineurs âgés de 12 et 13 ans ont été envoyés en prison par cette « justice ». Or, en Israël, la loi interdit l'emprisonnement d'un enfant de moins de 14 ans. Ainsi, on a une manifestation d'apartheid de plus à l'égard des Palestiniens- après l'apartheid hydrique (Un Palestinien consomme quatre fois moins d'eau qu'un Israélien), les routes réservées aux colons, les plaques minéralogiques distinctives des voitures … - puisque la loi israélienne ne s'applique pas aux mineurs palestiniens.
Que cherche Israël à travers ces arrestations d'enfants ?
Israël arrête annuellement 700 enfants palestiniens dont 94% sont emprisonnés préventivement. Pour Israël, chaque enfant palestinien est traité comme un terroriste en puissance. Il ne s'agit guère de jets de pierre sur les blindés israéliens. Non. Israël cherche essentiellement à briser les manifestations pacifiques contre l'accaparement des terres destinées aux colons. Sa répression vise aussi à laisser des cicatrices psychologiques permanentes sur les générations futures comme l'a enseigné Ben Gourion dans ses Mémoires. Les enfants sont utilisés aussi pour impliquer les leaders des Communautés Populaires – comme ceux des villages de Nabi Saleh, Beit Ommar, Bil'in, Beït Sahour…- contre le vol des terres. Interrogés en l'absence de leur avocat et de leurs parents, on leur fait signer des confessions en hébreu où sont dénoncées les personnes que la police veut arrêter. L'interrogatoire des enfants vise à obtenir des renseignements sur leurs parents et leur milieu. Au final, ces menées entrent dans le cadre d'une répression psychologique sur les villages protestataires et constituent une forme particulièrement odieuse de punition collective. Mais la mort peut aussi être au rendez vous. Ainsi le 31 mars dernier, une centaine de colons en furie ont investi les villages de Saffa et de Beit Ommar tuant à bout portant le jeune Youssèf Fakhri Ikhlayl âgé de 17 ans. Aucune enquête n'a été faite pour faire la lumière sur ce crime raciste.
La délégation britannique de neuf juristes conduite par le juge à la Haute Cour Lord Stephen Sedley et l'ancien procureur général Lady Scotland a trouvé des « faits incontestables » mettant en évidence six violations de la Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant signée par Israël. L'Etat sioniste a aussi violé la Quatrième Convention de Genève sur le transfert des détenus mineurs puisqu'il a envoyé en Israël des enfants de Cisjordanie affirment ces juristes. Leur rapport est malheureusement muet sur le contexte des arrestations d'enfant. L'occupant cherche par-dessus tout à arrêter d'abord les protestations contre l'annexion des terres au profit de colons en provenance de France et des Etats Unis, et à faire cesser ensuite les manifestations non violentes contre l'occupation, contre le Mur de la honte, les discriminations, les attaques des colons… Souvent, les enfants sont arrêtés comme otages jusqu'à ce qu'un adulte recherché se rende. Ces actes inqualifiables contre les enfants ont été portés à la connaissance du Comité des Nations Unies de l'enfant qui doit tenir une convention sur le droit des enfants en 2013 .
En dépit de ces violations extrêmes du droit, Israël continue son bonhomme de chemin et prépare benoîtement les championnats du monde de football U21 l'an prochain. Pourtant, en octobre 2010, M. Michel Platini, le Président de l'UEFA déclarait : « Israël doit choisir entre permettre au sport palestinien de continuer et de prospérer ou être forcé de faire face aux conséquences de sa conduite. »
Il est vrai que les sionistes font souvent fi de tels avertissements et, cyniques, disent : « Sois plutôt le maudit que celui qui maudit ».
Nelson Mandela affirmait : « Nous ne serons jamais libres tant que la Palestine est occupée. » Cette sage et forte parole n'a jamais été aussi juste à l'heure où les peuples arabes luttent pour leur liberté et leur dignité. Le combat pour la Palestine et ses enfants doit être, pour tous les hommes épris de justice, une priorité et les abus contre les mineurs palestiniens doivent être connus de tous. Faire une ovation à Khalèd Mechaal au Congrès d'Ennahda est une chose mais ne doit pas nous faire oublier que le Hamas n'a obtenu la libération que d'un seul et unique enfant ayant préférer mettre l'accent sur la libération d'adultes combattants lors de l'échange de prisonniers contre le tankiste israélien Gilad Shalit.


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