Temps-Agences- Le Cinéma tunisien a été représenté à la 3ème édition des rencontres cinématographiques "Le Maghreb des films" qui se tient du 5 au 16 novembre à Paris, mais aussi dans sa banlieue et en province. Couvrant tous les genres, drames, comédies populaires, documentaires, films de télévision et musiques en images, ces rencontres sont marquées par la participation de trois films tunisiens. Parmi une quinzaine de films récents inédits, "Le Maghreb des films" a sélectionné le film de Moez Kammoun "Fin décembre", relatant les chemins de trois personnages qui se croisent dans un village paisible: Adam, un jeune médecin désabusé, qui ne supporte plus son quotidien entre les souffrances de ses patients et sa vie de solitaire et décide de tout plaquer, Aicha une jeune ouvrière, trahie par son amour et qui se renferme sur elle même et Sofiène, immigré qui retourne au village à la recherche d'une épouse. A travers un coup de projecteur rétrospectif et historique donné sur la ville d'Alger, en tant que sujet filmé, la manifestation consacrée à la production maghrébine et franco-maghrébine, a programmé entre autres, le célèbre film "Omar Gatlatou" de Merzak Allouache (1976). Ce long métrage dont le montage a été assuré par Moufida Tlatli est un mélange d'images d'archives et de scènes de fiction, pour rendre hommage à la ville d'Alger, qui est à l'origine du projet. Parmi les films sélectionnés dans le cadre de la section" Témoignages et documentaires", figure le court-métrage tunisien de Sonia Chamkhi "L'art du mezoued" qui retrace en 52 minutes, le parcours et le vécu des figures de proue du mezoued tunisien (chant populaire basé sur la cornemuse), de ses pionniers et de ses acteurs vivants, l'histoire mouvementée et polémique de ce chant populaire, son exclusion officielle jusqu'à 1990, sa réhabilitation médiatique et son succès phénoménal porté par des musiciens populaires. Organisée par l'association "Le Maghreb des films" avec l'appui notamment de la ville de Paris, cette manifestation vise à promouvoir la production maghrébine dont la richesse et la vitalité sont peu ou mal connues, non seulement dans les salles parisiennes mais aussi en banlieue et en province. En effet, dans le cadre de sa décentralisation, le Maghreb des films sera prolongé jusqu'au mois de décembre avec au menu plusieurs films dont notamment "Les silences du palais" de Moufida Tlatli (1993), mention spéciale Caméra d'or au festival de Cannes. A titre de rappel, un hommage au cinéma tunisien a été au programme lors de l'édition d'octobre 2009, à travers une complète rétrospective consacrée à Nouri Bouzid, avec douze films entre courts et longs métrages, portant la signature de Nouri Bouzid, en tant que réalisateur et scénariste. Créée en 2009, cette manifestation dont le comité de parrainage comprend notamment Férid Boughdir, Moufida Tlatli et Abdellatif Kechiche, s'attache à donner à voir le Maghreb à travers le prisme des cinéastes de divers horizons, dans plus d'un genre et autour de plus d'un thème, et à faire circuler en France les œuvres cinématographiques maghrébines tout en favorisant des rencontres entre les producteurs et réalisateurs des deux rives de la Méditerranée.