C'est un cadre supérieur d'une entreprise publique qui est accusé par sa femme d'avoir commis un adultère. Mais il lui fallait apporter les preuves irréfutables de cette inculpation susceptible de le conduire en prison. Elle se mit vite à la besogne avec pour objectif de le surprendre en compagnie de sa rivale qui lui a empoisonné la vie et qui risque de briser son foyer. Mais il faut l'avouer, le couple battait de l'aile et de nombreux différends subsistaient entre les deux conjoints, au point que le divorce était envisagé par le mari qui entendait bien refaire sa vie. D'ailleurs, il fit la connaissance d'une jeune divorcée qu'il rencontrait souvent pour lui faire part de ses soucis, allant même à lui rendre visite chez elle. Ayant eu vent de ce qui se tramait à son insu, la femme entreprit une filature méthodique de son époux qui la mena jusqu'à l'appartement incriminé, situé en plein cœur de Tunis. Elle se dirigea alors au poste de police le plus proche pour raconter ses malheurs et demander de l'aide. Munis d'une commission rogatoire, les agents se déplacèrent le jour « j », en compagnie de la plaignante, au domicile de sa concurrente qu'ils investirent à la recherche du mari infidèle. Ils ont eu beau inspecter tous les coins et recoins de l'appartement, il n'y avait que la belle rivale en compagnie des enfants de la sœur de cette dernière plongés dans un profond sommeil. « Le soi-disant coupable de relations adultérines se serait enfui par la fenêtre pour s'introduire dans l'appartement jouxtant celui qui a fait l'objet de la fouille effectuée par les policiers » devait prétendre ensuite un témoin oculaire. Le mari, interrogé par les enquêteurs, n'a pas nié la connaissance de la jeune femme divorcée. Il a même affirmé qu'il lui rendait fréquemment visite chez elle, simplement à titre d'amitié, niant farouchement entretenir avec elle des relations sexuelles. Ces déclarations ont été d'ailleurs confirmées par la dame devant le juge auquel elle a fait remarquer que, vivant sous le même toit que les enfants de sa sœur, il lui est impossible de devenir l'amante de l'inculpé. Les avocats de la défense ont repris en chœur ces arguments pour disculper leurs clients du chef d'accusation d'adultère dont ils sont, ont-ils encore dit, innocents, seules les déclarations de la plaignante les inculpent, sans aucune preuve tangible. Le mari devait solliciter du tribunal sa mise en liberté pour pouvoir terminer la procédure de divorce qu'il avait entamée. La cour s'est retirée pour les délibérations d'usage.