Le Temps-Agences - Le Premier ministre libanais Saâd Hariri était attendu hier à Téhéran pour une visite de deux jours. Le chef du gouvernement libanais vient chercher le soutien de l'Iran à ses efforts pour préserver la stabilité du pays du Cèdre, malgré les tensions suscitées par l'enquête des Nations unies sur l'assassinat de son père, Rafic Hariri. D'après la télévision d'Etat iranienne, Saad Hariri doit rencontrer l'ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême de la révolution iranienne, et le président Mahmoud Ahmadinejad et autres responsables iraniens. La visite de Saad Hariri fait suite à celle de Mahmoud Ahmadinejad au Liban en octobre, au cours de laquelle le président iranien avait renforcé les liens avec le mouvement chiite du Hezbollah. L'accueil réservé par le Hezbollah à Mahmoud Ahmadinejad a placé les partis pro-occidentaux emmenés par Saâd Hariri au sein de la coalition gouvernementale sur la défensive. Le fragile gouvernement libanais, dont fait partie le Hezbollah, est en difficulté à l'approche des inculpations attendues par le tribunal spécial pour le Liban (TSL) chargé de poursuivre les auteurs de l'attentat sanglant du 14 février 2005 qui avait coûté la vie à l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. Les spéculations sur de possibles inculpations de membres du Hezbollah font craindre une nouvelle crise politique et de nouvelles violences au Liban et ont fait naître des interrogations sur l'attitude qu'adopterait Téhéran. Dans des déclarations en anglais, rendues publiques par son cabinet avant sa visite à Téhéran, Saâd Hariri a souligné la nécessité de préserver la stabilité de l'Iran. Tout affaiblissement de la stabilité d'un pays de la région "constitue une menace pour les intérêts des Arabes et de l'Iran à la fois", a souligné le Premier ministre libanais. "De ce fait, je considère que l'Iran est concerné par tous les efforts pour apporter des éléments de stabilité dans tous les pays de la région, y compris le Liban", déclare-t-il. Saâd Hariri est attendu la semaine prochaine à Paris, où il doit avoir un déjeuner de travail avec le président Nicolas Sarkozy.