Le Temps-Agences - Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui prône la destruction d'Israël, s'est retrouvé hier à quelques kilomètres de l'Etat hébreu dans le cadre d'un déplacement très médiatisé dans le sud du Liban. Ce déplacement est le moment fort de la visite du président iranien au Liban, critiquée par la majorité parlementaire pro-occidentale libanaise, de même que par les Etats-Unis et Israël qui accusent l'Iran d'armer le Hezbollah chiite au Liban. En Israël, où Mahmoud Ahmadinejad est honni pour ses déclarations sur le génocide nazi ou la disparition d'Israël, la presse insistait sur cette proximité inédite. "Ahmadinejad à un kilomètre", titrait le quotidien Yediot Aharonot. "Ahmadinejad - plus proche que jamais", renchérissait le journal Maariv. "Ses intentions sont manifestement hostiles et il vient jouer avec le feu", a affirmé le ministère des Affaires étrangères. Le président iranien devait prononcer dans l'après-midi un discours en présence de milliers de personnes dans la localité de Bint Jbeil, à près de quatre kilomètres de la frontière d'Israël, théâtre de violents affrontements entre soldats israéliens et combattants du Hezbollah lors de leur conflit en 2008. Il devait se rendre également à Cana, village "martyr", cible de raids israéliens ayant tué 105 civils en 1996 et 29 personnes, dont 16 enfants, en 2006. Ces raids avaient suscité une vague de réprobation dans le monde. Avant de se rendre dans le sud, Ahmadinejad a défendu, mercredi, dans un discours à l'Université libanaise à Beyrouth le programme nucléaire de son pays. "L'Occident prétend que nos recherches dans le domaine nucléaire visent à développer la bombe atomique", a-t-il affirmé devant des centaines d'étudiants. "Nous voulons répandre la science et eux veulent que nous restions dans l'obscurité", a-t-il ajouté, avant de se voir attribuer un doctorat honorifique en sciences politiques. Washington, qui accuse l'Iran de chercher à fabriquer l'arme atomique a estimé que la visite du président iranien démontrait que le parti chiite "était plus loyal envers l'Iran qu'envers le Liban". Avant son déplacement dans le sud, Saad Hariri a reçu le président iranien qui a défendu le Hezbollah dans le bras de fer l'opposant au camp du Premier ministre en raison du tribunal chargé d'enquêter sur l'assassinat en 2005 de son père, le dirigeant Rafic Hariri. Le Hezbollah a dit s'attendre à ce que ce tribunal l'accuse d'implication dans le meurtre.