Tunis - Le Temps : L'époque où le professeur était vénéré comme un prophète est-elle révolue ? Le poète égyptien, Ahmed Chawki, le prince des poètes, comme il était surnommé ne s'est-il pas exclamé, dans l'un de ses poèmes : « Lève-toi à ton maître, et voue-lui ton plein dévouement... Le maître est presque un messager de Dieu ». Qui osait manquer de respect à son professeur, lui désobéir ou faillir à ses engagements à son égard ? On avait toujours cette phobie d'être puni par quelques heures de retenue, ou de récolter une mauvaise note si on ne faisait pas tel devoir de math ou si on n'apprenait pas la récitation demandée. Pourtant, certains cas isolés nous laissent perplexes et nous amènent à nous poser des questions. Tel le cas de cet élève, qui n'hésita pas à agresser physiquement son professeur à la sortie de l'école, après avoir commencé par des violences verbales. Cependant, l'élève inculpé de violences graves, déclarera devant le tribunal de Siliana, que c'était lui qui fut agressé en premier par son professeur, lui causant des dommages corporels, certificat médical à l'appui. L'élève ajouta qu'il était certes en état d'ébriété, mais il souligna qu'il n'avait fait que se défendre. Son avocat plaida l'excuse de provocation, et demanda la requalification des faits constituant en réalité, affirma-t-il, un échange de violences de la part des deux antagonistes. Une drôle d'affaire qui en dit long sur les rapports entre professeurs et enseignants, ne pouvant que susciter beaucoup d'inquiétude, quand bien même elle fasse partie de cas qui ne sont pas, encore heureux monnaie courante.