L'émissaire américain George Mitchell a espéré hier des discussions "substantielles" avec Israéliens et Palestiniens pour relancer un processus de paix que Washington tente avec peine de relancer après son échec pour obtenir un gel de la colonisation israélienne. Mitchell, qui a entamé lundi une nouvelle tournée régionale, était au Caire pour des rencontres avec le président égyptien Hosni Moubarak et le chef de la Ligue arabe Amr Moussa. "Les parties ont indiqué qu'elles voulaient que les Etats-Unis continuent leurs efforts et dans les jours à venir nos discussions avec elles seront substantielles", a-t-il dit à l'issue de son entretien avec Moubarak. Mitchell a indiqué qu'il s'agirait de discussions séparées "en vue de faire des réels progrès dans les tout prochains mois sur les questions-clés d'un accord-cadre". L'émissaire américain a rappelé qu'en septembre les deux camps avaient "décidé ensemble" de travailler à des compromis fondamentaux" ouvrant la voie à un "traité de paix final". "Cela reste notre objectif", a-t-il assuré. Peu avant Mitchell, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, arrivé mardi soir dans la capitale égyptienne, a lui aussi rencontré Moubarak, mais n'a fait aucun commentaire à sa sortie. La veille, Mitchell a présenté au président Abbas, lors d'une rencontre à Ramallah (Cisjordanie), les dernières "idées" de l'administration Obama pour tenter de sauver le processus de paix avec Israël. Le responsable américain avait reconnu l'existence de "très nombreuses difficultés, des obstacles et des revers", après l'échec des efforts des américains pour obtenir d'Israël un nouveau gel de la colonisation, réclamé par les Palestiniens pour renouer le dialogue. Selon un responsable palestinien, Abbas a réclamé "des garanties américaines sur toutes éventuelles négociations, directes ou indirectes", notamment "un arrêt total de la colonisation en Cisjordanie et à Al Qods-Est", dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur Etat. Face au blocage des négociations, les Palestiniens ont commencé à explorer des alternatives, en particulier en demandant la reconnaissance de leur Etat sur les frontières de 1967. Le Brésil et l'Argentine ont accédé à cette requête et l'Uruguay a annoncé son intention de le faire en 2011. Parallèlement à la tournée de Mitchell, un conseiller spécial du président américain Barack Obama, Dennis Ross, a entamé une visite en Israël destinée à des entretiens avec de hauts responsables de sécurité, a rapporté hier le quotidien israélien Yediot Aharonot.