L'émissaire américain George Mitchell, en visite au Proche-Orient pour relancer le processus de paix, a assuré hier Benjamin Netanyahu de la détermination des Etats-Unis à garantir la sécurité d'Israël et à obtenir un accord prévoyant la création d'un Etat palestinien. "Cela était la politique américaine. C'est la politique américaine. Ce sera la politique américaine", a déclaré Mitchell au chef du gouvernement israélien, répétant la promesse faite par Barack Obama la semaine dernière de maintenir des liens forts et durables entre les deux pays. Cette visite de l'émissaire de la Maison blanche intervient alors que les relations entre Américains et Israéliens se sont tendues à propos de la question des activités de colonisation d'Israël en Cisjordanie et à Al Qods-Est. Benjamin Netanyahu cherche à dissiper les tensions apparues ces dernières semaines avec Washington, sans céder de terrain sur le sujet des colonies. La frange ultra-orthodoxe de son gouvernement de coalition ne veut pas entendre parler de concessions aux Palestiniens et aux Américains qui demandent un gel de ces activités de peuplement. "Notre politique à Jérusalem ne changera pas. Il n'y aura pas de gel à Jérusalem. Pourquoi céderais-je sur Jérusalem?" a répété le chef du gouvernement israélien jeudi à la télévision. Il s'est montré un peu plus conciliant hier face à George Mitchell. "Je suis impatient de travailler avec vous et avec le président Obama à promouvoir la paix. Nous le voulons vraiment. Nous savons que vous le voulez vraiment. Nous espérons que les Palestiniens répondront qu'ils veulent faire avancer ce processus", a-t-il déclaré. L'émissaire de Barack Obama a visité la région une douzaine de fois au cours de l'année passée, sans faire sortir de l'impasse les négociations de paix interrompues par l'agression de l'armée israélienne contre Gaza en décembre 2008. George Mitchell a rencontré hier le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, un travailliste, et il devait se rendre dans la soirée en Cisjordanie pour y converser avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Selon le quotidien israélien Haaretz, Benjamin Netanyahu aurait proposé l'établissement d'un Etat palestinien doté de frontières provisoires. L'offre du Premier ministre israélien, minimisée hier par un haut responsable israélien, a pour objet de faire revenir la partie palestinienne dans la négociation. En échange, Netanyahu demanderait aux Américains de reporter toute discussion concernant les colonies israéliennes en territoires occupés et notamment à Al Qods, écrit Haaretz. Mahmoud Abbas fait du gel du programme de colonies un préalable à la reprise des pourparlers. Selon le journal, Benjamin Netanyahu s'engagerait également à éviter toute "provocation" vis-à-vis des Palestiniens, sans que l'on sache exactement ce que cela recouvre. Le Premier ministre israélien attendrait de son côté une attitude plus ferme de Washington envers l'Iran et la Syrie. Il s'agit de la première visite de l'émissaire américain dans la région depuis les entretiens entre Barack Obama et Benjamin Netanyahu il y a un mois à Washington, qui ont confirmé le différend existant entre les deux pays au sujet des colonies. Israël n'a toujours pas répondu au sujet de la liste de onze mesures proposées par les Etats-Unis lors de l'entretien à la Maison blanche.