Le Temps-Agences -La plupart des Iraniens ont appris dimanche en se réveillant la forte hausse du prix des produits énergétiques, en particulier l'essence et le gazole, appliquée par le gouvernement dans le cadre d'un plan visant à supprimer les subventions directes. Dimanche, des policiers étaient présents autour des stations d'essence pour éviter d'éventuelles violences comme cela avait été le cas en juin 2007 lors de l'annonce de quotas d'essence. Mais aucun incident n'a été signalé et la circulation était à son niveau habituel. Samedi soir, le président Mahmoud Ahmadinejad a annoncé lors d'une intervention télévisée la mise en œuvre du plan, qualifié de "chirurgie économique", en soulignant qu'il s'agissait du "plus grand et plus populaire plan économique du pays". Le gouvernement, qui a préparé l'opinion depuis plusieurs mois, a décidé d'appliquer ce plan pour rendre réels les prix des produits de première nécessité, malgré les mises en garde d'une partie des conservateurs contre les effets inflationnistes, l'augmentation du chômage et le risque d'éventuels troubles sociaux. Mais dimanche, le président conservateur du Parlement Ali Larijani, qui a multiplié les critiques contre M. Ahmadinejad ces derniers mois, a déclaré que "l'application du plan avait besoin d'une volonté nationale et de la coopération de tous", selon l'agence Irna. Avec ce plan, le prix de l'essence subventionné est multiplié par 4 et celui de l'essence non subventionné augmente de 75%. Le prix du quota de 60 litres d'essence par mois accordé à chaque automobiliste est désormais de 0,40 dollar, contre 0,10 dollar auparavant. Au-delà de ce quota, les automobilistes devront payer le litre d'essence 0,70 dollar au lieu de 0,40 dollar précédemment. Le prix du gazole est, lui, multiplié par 9, passant de 0,0165 dollar à 0,150 dollar. Le gouvernement a précisé que le tarif du pain n'allait pas "augmenter pour le moment", mais une hausse pourrait intervenir dans les prochaines semaines. Les prix de l'électricité, de l'eau et du gaz vont, de leur côté, être multipliés entre trois et cinq, selon un système par palier tenant compte de la consommation des ménages. "Ceux qui consommeront moins dépenseront moins", a déclaré Mohammad Reza Farzin, porte-parole du plan. Les subventions directes coûtent à l'Etat quelque 100 milliards de dollars par an, selon les estimations officielles. Dimanche, 175 députés sur un total de 290 ont remercié dans une lettre le président pour ce plan. Le principal quotidien économique Donaye Eghtessad a salué également ces mesures, dans un éditorial intitulé "Libération de la drogue protectionniste". --------------------------- Exécution de 11 membres du groupe Joundallah Le Temps-Agences -Onze membres du groupe Joundallah qui a revendiqué l'attentat antichiite meurtrier du 15 décembre dans le sud-est de l'Iran, ont été pendus hier matin. Selon la justice locale, certains des condamnés exécutés avaient participé ces dernières années à des attentats contre deux mosquées chiites à Zahedan, chef-lieu de la province, et contre des membres des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime islamique. Le groupe Joundallah a revendiqué l'attentat qui a fait 39 morts, selon un dernier bilan, lors d'une procession le 15 décembre dans la ville de Chabahar (sud-est). Un kamikaze a fait détoner une ceinture d'explosifs lors des cérémonies de Tassoua, à la veille d'Achoura, commémoration de la mort de l'imam Hussein, l'une des principales célébrations religieuses en Iran, dont 90% de la population est chiite. L'attentat a été condamné par l'Occident, l'ONU et des pays arabes. Le président américain, Barack Obama, l'a qualifié d'"atroce" et sa secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, a parlé d'"acte horrible". Londres s'est dit "horrifié" et la France l'a condamné "avec la plus grande fermeté". Le Joundallah, dont les membres appartiennent à l'ethnie baloutche, a été classé par les Etats-Unis parmi les organisations terroristes