Dans le cadre du suivi des politiques macroéconomique et financière de ses pays membres, une mission du Fonds Monétaire International (FMI) a séjourné pendant deux semaines en Tunise. Au terme de cette mission qui a pris fin avant-hier, le gouverneur de la BCT a présidé une réunion de travail avec les membres du Fonds. Au titre de l'article IV du statut du FMI, la mission s'inscrit dans le cadre des discussions sur des programmes suivis par les services du FMI ou encore pour un besoin d'emprunt sollicité par l'un des 184 pays membres. En visite en Tunisie, la mission du fonds a eu a traiter du schéma de développement tracé pour les cinq prochaines années.
Pour prendre connaissance des performances économiques réalisées, notamment, en matière de dépenses globales, de production, d'emploi et d'inflation, les membres de la mission ont eu des entretiens avec les responsables au sein des ministères et des institutions publiques concernés, les partenaires sociaux et les représentants du secteur bancaire et financier. Taoufik Baccar, gouverneur de la BCT a passé en revue lors de la réunion de travail les performances réalisées en matière de maintien de la croissance, de maîtrise des équilibres globaux et de consolidation des politiques structurelles. S'agissant de l'état d'évolution de la politique de restructuration du système bancaire et financier, le gouverneur de la BCT, a mis l'accent sur le renforcement des assisses financières des banques de la place matérialisé par l'amélioration du ratio des créances classées, en baissant de 24% en 2003 à 19,2% en 2006. Il a par ailleurs rappelé les objectifs fixés en matière d'amélioration du taux de couverture pour atteindre 70%, de la réduction du volume des crédits non performants et l'allégement du taux des créances classées pour parvenir à un seuil de 15% d'ici 2009. La réalisation de ces objectifs ambitieux permetterait d'améliorer la notation de la Tunisie sur le marché international et de réduire davantage le risque pays. Faut-il rappeler à ce titre l'amélioration de la notation du risque souverain de la Tunsie, annoncée au mois de mars dernier par l'Agence de notation financière japonaise "Rating and Investment Information, Inc (R&I)" relevant ainsi le rating de « BBB+ » à «A -». L'amélioration du risque souverain de la Tunisie a été expliquée par la consolidation du degrè de résistance aux turbulences de la conjoncture internationale, grâce essentiellement au maintien du déficit courant à 2,3% du PIB et du déficit budgétaire à 3% du PIB, à la diminution de la dette publique et à la mobilsation des recettes des privatisations pour le remboursement de la dtete extérieure. En effet, l'allégement du taux d'endettement extérieur et du volume de la dette publique sont censés améliorer le rating du pays de manière à affermir sa marge de manœuvre en cas de chocs externes, dont l'envolée du cours de l'or noir. Le gouverneur de la BCT a également mis en exergue lors de son entretien avec les membres de la mission, le nouveau cadre de la politique monétaire et de change dont la transition vers le dispositif de ciblage de l'inflation pour lequel, outre l'aspect légal et réglementaire déjà mis en place, les travaux de préparation se focalisent sur le renforcement de l'outillage statistique et des compétences humaines et une plus grande coordination avec les différents départements ministériels concernés. La flexibilité graduelle du taux de change a tendance à répondre aux besoins du marché. Par ailleurs il est à noter qu'en collaboration avec le FMI, deux rencontres sont prévues en Tunisie. La première sera tenue au mois de juin prochain et portera sur l'adoption des règles de Bâle. La deuxième échéance est prévue pour le 28 novembre 2007 et s'intéressera au rôle du secteur privé dans l'intégration maghrébine.