Parce qu'il a voué sa vie à sa passion, le cinéma ; qu'il a milité de toutes ses forces pour que la culture cinématographique fasse partie du paysage local dans sa sphère la plus élargie, compte tenu de l'importance majeure qu'il a toujours accordé au septième des arts dans la formation du regard critique, surtout chez la jeune génération qui aura à charge de prendre le relais, sachant que ce n'est pas donné d'avance, Tahar Cheriâa constitue un symbole fort, qu'on évoque forcément, à chaque fois qu'il s'agit d'aborder la question de la survie du cinéma sous nos latitudes. Celle de la primauté qui doit être accordée au réseau des ciné-clubs dans le pays, notamment, en tant que catalyseurs de vocations, ayant connu par le passé, une effervescence et une vitalité extraordinaires, toujours dans l'optique, et l'espoir jamais éteint, de voir enfin émerger une cinématographie arabe et africaine, à même de défendre son identité et sa spécificité à travers le monde, tout en réussissant à s'imposer dans un univers, cadenassé à triples tours, régie par une loi d'airain, où il est difficile de trouver sa place. Fondateur du premier festival panafricain et panarabe (les JCC) en 1966, Tahar Cheriâa, qui nous a quittés le 4 novembre 2010, était originaire de Sayada. Et c'est par fidélité à sa mémoire que sa ville natale, via le Club audiovisuel Tahar Cheriâa, organise, du 5 au 9 janvier courant, avec les soutien du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine, et en association avec la municipalité de Sayada, les 1ères Rencontres audiovisuelles de Sayada, à lui dédiées. Les Rencontres qui démarreront aujourd'hui avec la projection du film : « Les poupées d'argile » de Nouri Bouzid, comprendront, outre le programme cinéma en lui-même, qui compte une dizaine » de films, dont nous citerons : «La saison des hommes » de Moufida Tlatli, « La boîte magique » de Ridha Béhi, « Satin rouge » de Raja Amari, « La télé arrive » de Moncef Dhouib, « Bin el Wediane » de Khaled Barsaoui, « L'accident » de Khaled Ferchiou, mais aussi : « Fatma, l'aurésienne de Dakar » d'après un scénario de Tahar Cheriâa. Cela étant, les Rencontres seront marquées par la tenue d'un colloque, autour du thème : « Cinéma et télévision: rapports complexes et un destin partagé ». Tout un programme effectivement, qui réunira une pléiade de spécialistes et d'universitaires et d'acteurs dans le domaine audiovisuel, qui auront à intervenir également sur des thématiques diverses, touchant essentiellement à l'image et ses différentes imbrications. Sayada aux couleurs du cinéma, gageons que ça lui aurait fait plaisir…