Le Temps-Agences - Le président égyptien Hosni Moubarak a incité hier le chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu, à infléchir sa ligne dure envers les Palestiniens pour aboutir à un accord de paix. La rencontre Moubarak-Netanyahu, en milieu de journée dans la station balnéaire de Charm el Cheikh, sur la mer Rouge, visait à sortir de l'impasse le processus de paix, dont l'échec a été une nouvelle fois imputé à Israël par le président égyptien. Le "comité de suivi" de la Ligue arabe a exclu le 15 décembre toute reprise des négociations israélo-palestiniennes sans proposition "sérieuse" des Etats-Unis, qui avaient admis quelques jours plus tôt leur incapacité à convaincre Israël de suspendre la colonisation. Israël doit "revoir sa position ainsi que sa politique et s'engager dans un processus concret (...) pour aboutir à un règlement final - et non pas temporaire ou par étapes - qui mette fin à l'occupation et établisse un Etat palestinien indépendant", a déclaré le porte-parole de Moubarak après la rencontre de Charm el Cheikh. Tout futur accord de paix devra régler les questions centrales comme le statut d'Al Qods, les frontières du futur Etat palestinien et le sort des réfugiés du conflit de 1948. Israël a proposé que, faute d'entente globale, les deux parties concluent des accords intérimaires, une perspective rejetée par Abbas. A Charm el Cheikh, Hosni Moubarak a par ailleurs évoqué le regain de tension récent à la frontière entre Israël et Gaza en déconseillant à l'Etat juif de mettre à exécution ses "menaces" de "nouvelle agression" contre le territoire aux mains du Hamas, avec lequel l'Egypte partage une frontière quasiment close. Avant leur rencontre, Netanyahu avait déclaré qu'il évoquerait avec Moubarak les questions de sécurité, mettant en cause «ceux qui veulent rompre le calme, dont divers acteurs comme le Hamas et le Hezbollah». A Beït Lahm, où elle devait assister dans la nuit avec Mahmoud Abbas à la messe du Noël orthodoxe et copte à l'église de la Nativité, Catherine Ashton, émissaire de la diplomatie européenne, a invité les grandes puissances à prendre une initiative pour sauver le processus de paix. Catherine Ashton, qui s'est aussi rendue à Al Qods, a dit avoir "invité Israéliens et Palestiniens à trouver un moyen satisfaisant de s'engager sans délai dans des négociations de fond sur les questions centrales". "Il n'y a pas d'alternative à une solution négociée", a-t-elle souligné.