Le Temps-Agences - Mis en difficulté au Parlement et meurtri par un assassinat politique à Islamabad, le gouvernement pakistanais a survécu à une semaine de tempête, mais en ressort affaibli comme jamais, face aux autres partis mais surtout aux insurgés qui progressent dans la société. L'image qui restera de l'assassinat mardi de Salman Taseer, gouverneur du Pendjab et figure libérale du Parti du peuple Pakistanais (PPP) au pouvoir, ne sera pas son corps criblé de 29 balles à la sortie d'un café d'un quartier cossu de la capitale sans qu'aucun des gardes présents sur place n'intervienne. Le pays, et principalement ses élites horrifiées par le crime, retiendront surtout l'arrivée jeudi au tribunal de son meurtrier présumé, Mumtaz Hussain Qadri, 26 ans, couvert de pétales de rose par des centaines de partisans. L'assassinat a été condamné à l'étranger par les Etats-Unis, allié d'Islamabad, qui lui demandent d'en faire plus contre les rebelles islamistes sur son sol, ainsi que par l'ONU et l'Union européenne. Selon les autorités, après avoir abattu Taseer et s'être rendu, Mumtaz Hussain Qadri, membre d'une unité d'élite de la police gouvernementale, a expliqué qu'il ne pouvait accepter la position du gouverneur, favorable à une modification de la loi sur le blasphème. Le gouvernement n'avait pas besoin de cela: deux jours avant l'assassinat, sa coalition était devenue minoritaire au parlement après le passage dans l'opposition du Muttahida Qaumi Movement (MQM), l'un de ses principaux alliés. Hier, le MQM a annoncé son retour dans la coalition, éloignant au moins temporairement le spectre d'un renversement du gouvernement, en raison notamment de "la détérioration de la situation sécuritaire" dans le pays. ------------------------ Tir de drones américains; cinq morts Cinq rebelles présumés ont été tués hier par une frappe de drones américains dans une zone tribale pakistanaise frontalière de l'Afghanistan, ont annoncé des responsables locaux de la sécurité. Ce raid a visé le Waziristan du Nord, bastion des combattants talibans pakistanais et de leurs alliés d'Al-Qaïda, et base arrière des talibans afghans qui vont mener des attentats contre l'Otan en Afghanistan. Le bombardement et son bilan ont été confirmés par un autre responsable des services de sécurité.