Le Temps-Agences - Au lendemain de manifestations qui ont fait un mort et plusieurs dizaines de blessés en Iran, des députés ont réclamé hier la peine de mort contre les dirigeants de l'opposition, rapportent des médias officiels. Les tentatives de rassemblement organisées lundi à Téhéran et à Ispahan ont dégénéré en affrontements entre les forces de sécurité et des milliers de partisans de l'opposition. Cette mobilisation en soutien aux mouvements d'émancipation population en Egypte et en Tunisie était sans précédent depuis les dernières grandes manifestations de l'opposition, en décembre 2009. Dans un communiqué diffusé par l'agence officielle de presse Irna, plusieurs députés appellent à la condamnation à mort des chefs de file de l'opposition iranienne. «Mehdi Karroubi et Mirhossein Moussavi sont des dépravés et devraient être jugés», disent-ils. Ce chef d'accusation, aux contours assez flous, a été appliqué par le passé à des dissidents politiques. Il est passible de la peine de mort. Les autorités iraniennes, qui avaient interdit les manifestations de lundi, accusent régulièrement l'opposition de participer à un «complot ourdi» par les Occidentaux contre la république islamique. Ces attaques, développées lors des grandes manifestations du printemps 2009 contre la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad, ont repris tandis que l'opposition iranienne tentait de remobiliser ses troupes à la faveur des soulèvements en Egypte et en Tunisie. «L'objectif principal des Américains est de simuler en Iran les événements récents qui se sont produits au Moyen-Orient pour détourner l'attention de ces pays», a déclaré le président du parlement iranien, Ali Larijani, cité par la radio publique. D'après des sites internet liés à l'opposition, au moins 20 militants réformateurs ont été arrêtés avant les manifestations de lundi. Selon un haut responsable de la police iranienne, plusieurs dizaines de manifestants ont été interpellés et neuf policiers au moins ont été blessés. Mehdi Karroubi et Mirhossein Moussavi, à l'origine de la mobilisation, n'ont pu rallier les cortèges, bloqués chez eux par les forces de sécurité, selon Kaleme, le site internet de Moussavi.