(TAP) - La répression, l'abus de pouvoir, l'émigration clandestine et le chômage sont les principaux maux dénoncés, mercredi dernier, à l'espace El Teatro, par l'artiste algérien Abdelaziz Bakhti, surnommé ''Baaziz'', en collaboration avec le jeune tunisien Bayrem Kilani (Bendir man). Expulsé de Tunisie en 2009 pour ses chansons engagées, Baaziz est revenu pour rendre hommage aux martyrs et fêter avec le peuple tunisien sa révolution, en consacrant les recettes de ses quatre concerts programmés du 16 au 19 février 2011, à l'espace El Teatro, aux victimes des violences et qui ont contribué à la chute de Ben Ali. près un intermède instrumental dédié au peuple tunisien par le trio Mohamed Rouane (mandole), Mustapha (Derbouka) et Marty (guitare éléctrique), le public s'attendait de voir le chanteur algérien sur scène, mais, surprise, c'est Bendir man qui a démarré la soirée, en prétendant que le chanteur algérien était absent!.. Le public a fait semblant de croire à cette plaisanterie et encouragé le jeune artiste à présenter ses meilleurs tubes dont ''99 pc'' et ''balad Elamni wal aman'' dans lesquels il se moque du régime du président déchu. Ensuite, et pour reprendre un slogan de la révolution Baaziz monte sur scène et demande à Bendir man de ''dégager'' (humour noir oblige). Baaziz explose: joue de la guitare, chante, joue la comédie à la manière de Gad Elmaleh et de Jamel Debbouz. Entre country, ''Chaabi'' algérien et des parenthèses de Rock'n'Roll pour les nostalgiques d'Elvis Presley, Baaziz offre à ses fans un répertoire éclectique. Après avoir chanté ''Bin lejbel'' et ''Je m'en fous'', des chansons abordant aussi bien les thèmes de la difficulté d'intégration des immigrés d'origine maghrébine que du mal de vivre en tant qu'artiste indépendant, Baaziz rejoint Bendir man pour assurer ensemble, sous un nouvel arrangement, un tube du chanteur français Georges Brassens. Le concert Baaziz-Bendir man a été marqué par l'ironie, l'autodérision et la bonne humeur, le tout sous le signe de la résistance artistique.