L'Equipe nationale en finale du CHAN du Soudan, c'était attendu dans la mesure où le volume du jeu développé par nos joueurs depuis le coup d'envoi de la compétition était bien meilleur que celui développé par le reste des sélections nationales présentes au Soudan. Nous ne sommes pas les seuls à le dire et encore moins à le penser. C'est l'impression recueillie par tous ceux qui suivent l'épreuve sur place qu'ils soient Tunisiens ou non. L'envie de ramener quelque chose en Tunisie.
Il n'y a pas que cela quand on sait que nos joueurs avaient une dette à honorer envers ces martyrs qui ont donné leur vie pour le Pays. Ils n'ont pas manqué la moindre occasion pour le dire. C'est justement cette envie de faire quelque chose pour la Révolution qu'ils se sont surpassés jusque là et qu'ils vont continuer à le faire demain devant l'Angola. « L'état d'esprit de nos joueurs a fait la différence, nous confie Youssef Zouaoui, avant de poursuivre, car dans ce genre de match et dans les conditions qui prévalent, l'aspect physique et tactique ne suffit pas à lui seul pour forcer la victoire. C'est pourquoi je dis qu'il y a eu l'état d'esprit et l'envie d'aller très loin dans ce CHAN ». Cette entrée en matière nous a permis de revenir sur la demi-finale de vendredi dernier devant l'Algérie pour connaître notamment les raisons de la baisse de régime de notre onze au cours de la seconde mi-temps et Youssef Zouaoui d'ajouter : « la première mi-temps des Tunisiens a été réussie à tous les niveaux et matérialisée par un joli but de Kasdaoui. A l'entame de la deuxième mi-temps, j'ai eu la nette impression qu'en faisant remplacer Chéhoudi par Msakni, Sami Trabelsi a cherché à tuer le match. Cela a, malheureusement, créé un vide à l'entrejeu, lequel vide a coïncidé avec le retour en force des Algériens qui ont mis beaucoup de pression sur notre équipe d'autant plus que l'emplacement des joueurs n'a pas été approprié même avec la rentrée de Darragi dans un premier temps. Et là je reviens à évoquer cet état d'esprit que j'ai cité au début de notre entretien pour dire qu'il a touché tout le groupe dont la réaction a permis de sauver notre qualification. Car du coup les qualités individuelles de Darragi et de Msakni ont permis à nos deux latéraux de « monter » et mettre un terme à la domination algérienne ». Voilà pourquoi Youssef Zouaoui n' a pas fini de tarir d'éloges pour cette équipe tunisienne qui a fait l'essentiel en attendant la finale du vendredi.
Le mérite des Angolais est de savoir attendre
Justement, nous y sommes. C'est un peu contre toute attente que l'Angola se retrouve en finale au terme d'une qualification arrachée aux dépens du pays organisateur dans un stade archiplein. Que pense justement Youssef Benzarti de cette équipe angolaise ? « D'abord je tiens à préciser que la comparaison n'est pas de mise entre notre Equipe nationale et son homologue de l'Angola. Seulement s'agissant d'un match de football et d'une finale, tout reste d'actualité. Il ne faut pas oublier que ces Angolais s'avouent rarement battus. A preuve. Ils sont parvenus à revenir dans le score à trois reprises avant de l'emporter deux fois de suite. Ce fut d'abord contre la Tunisie sans toutefois vaincre puis face au Cameroun et enfin mardi dernier devant le Soudan. Ce sont des joueurs qui ont le mérite de savoir attendre, une qualité qu'ils ont héritée de leur entraîneur. Et puis contrairement à nos joueurs, les Angolais ont effectué une très bonne préparation avec un stage d'un mois à l'étranger. » a-t-il conclu. Il reste à présent à nos joueurs tout comme à leurs entraîneurs d'aller au bout de leur aventure en ramenant le trophée à Tunis. Ils ont les moyens : techniques, physiques, tactiques outre un mental qu'ils ont su préserver jusque là. Rafik BEN ARFA