Bien qu'un bras de fer oppose actuellement les producteurs et les transformateurs de tomates, la saison de la tomate destinée à la transformation a enregistré, au cours de cette saison, une avancée importante. La superficie cultivée a atteint jusqu'à la moitié du mois de mai, près de 18000 hectares dont 465 ha prévus pour le séchage et 16800 ha irrigués goutte à goutte.
Selon les spécialistes, la croissance des cultures est normale, sachant que les conditions climatiques enregistrées au cours de la deuxième moitié des mois de mars et d'avril derniers ont entravé la précocité enregistrée lors du déplacement des plants. La situation sanitaire est également satisfaisante, les contaminations par le mildiou constatées au cours de la période précédente ayant été maîtrisées. Par ailleurs, l'opération de déplacement des plants s'est poursuivie jusqu'à la fin du mois de mai, notamment dans les régions ayant enregistré un retard, et dans une moindre mesure dans le reste des régions, alors que l'opération de déplacement a déjà pris fin dans le gouvernorat de Nabeul et atteint 10 mille ha irrigués goutte à goutte. Toutefois, les réalisations ont dépassé les quantités à planter prévues dans les gouvernorats de Sidi Bouzid, Kairouan et Zaghouan. Ne serait ce que le rendement à l'hectare ne dépasse pas 35 tonnes actuellement dans les différents gouvernorats. En parallèle, l'action de sensibilisation s'est poursuivie dans le cadre des efforts de faire de 2007 l 'année des contrats de production, afin d'inciter les producteurs et les industriels à recourir au contrat de production pilote élaboré par les deux organisations professionnelles depuis 2006 dans le cadre de l'oeuvre de préservation de l'équilibre du système de production. A noter que bien qu'ayant enregistré peu d'enthousiasme au cours de la dernière saison, pour ne pas dépasser 250 ha , l'intérêt pour les contrats de production s'est renforcé au cours de l'actuelle saison, outre l'utilisation des contrats moraux qui ont connu une forte régression. Les superficies totales réalisées moyennant le recours aux contrats de production ont donc atteint 9650 ha , soit environ 54% des superficies réalisées. Il y a lieu de rappeler que toutes les superficies ont d'ores et déjà été réalisées dans les gouvernorats de Sidi Bouzid et Béja dans le cadre de l'utilisation du contrat pilote, ainsi que dans le gouvernorat de Kairouan ou la superficie consacrée annuellement à cette culture a presque doublé dans le cadre de l'utilisation de ce nouveau type de contrat. La transformation effective devrait débuter au cours de la deuxième moitié de juillet 2007, alors que le démarrage de la production destinée à la consommation est prévue pour la deuxième moitié du mois de juin 2007. Jusqu'à nos jours, la Tunisie ne parvient pas à écouler son quota de concentré de tomate sur le marché de l'Union européenne. Sur la période 1995-2004, les exportateurs de concentré de tomate n'ont exporté que 519 tonnes sur un quota global de 2800 tonnes, soit à peine 22% de la quantité demandée. Néanmoins, et grâce aux nombreux incitations et encouragements alloués aux professionnels du secteur de la tomate au titre de l'acquisition d'équipements d'irrigation (par la fixation de prix de référence et l'encadrement technique) ainsi que l'apport de la recherche agronomique (à travers l'introduction de nouvelles technologies ) et la lutte intégrée menées contre les ravageurs des cultures et l'importance de la protection phytosanitaire, le secteur de la tomate de transformation est parvenu à réaliser des progrès considérables aussi bien sur le plan de l'amélioration des performances de l'activité agricole qu'au niveau industriel. En effet, les quantités de tomates transformées ont plus que doublé au cours des 10 dernières années, passant de 300 mille tonnes en 1993 à plus de 600 mille tonnes en 2003. Avec une moyenne de 618 mille tonnes de tomates transformées sur les cinq dernières années, la Tunisie est le premier transformateur du continent africain et l'un des plus importants producteurs du bassin méditerranéen. Le nombre d'usines de transformation de tomates est estimé à 34, avec une capacité journalière totale de 32 mille tonnes contre 13 mille tonnes dans les années 80. Les surfaces cultivées en tomates saisonnières destinées à la transformation sont réparties entre les gouvernorats de Nabeul (45%), Sidi Bouzid (14%), Beja (10%) et la Manouba (8%).