''Renforcement de la place des femmes dans l'ingénierie et la technologie'' tel est le thème d'une Conférence internationale de trois jours dont les travaux ont démarré, ce jeudi 7 juin 2007, à Gammarth, dans la banlieue nord de Tunis. Tenue à l'initiative de la Fédération Mondiale des Organisations d'ingénieurs (FMOI) et de plusieurs autres partenaires dont des Instances Internationales spécialisées, le Colloque réunit quelques 500 participants du monde entier, en majorité des femmes et plus de 60 conférenciers de nationalités différentes, venus partager leur expérience et leur expertise dans ce domaine.
Un rassemblement concerté
En effet, c'est pour la première fois, selon les organisateurs, que ce sujet fait l'objet d'une mobilisation aussi importante de compétences et d'expertises à l'échelle mondiale. L'idée d'organiser ce grand rassemblement international d'éminents scientifiques et de hauts responsables et décideurs , à Tunis, a été présentée et approuvée à l'occasion de l'Assemblée générale de la FMOI tenue à Puerto Rico, en octobre 2005, un mois avant le Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) , en novembre 2005, à Tunis, et ce dans le cadre d'un programme international engagé par la FMOI afin de renforcer la présence des femmes dans les métiers de Science et de l'ingénierie. Tunis avait, déjà, abrité, trois ans auparavant, en octobre 2003, le Congrès international d'ingénierie sur le thème ''ingénierie et fossé numérique''. Aussi, en ouvrant la Conférence, le premier ministre, Mr Mohamed Ghannouchi, a exprimé la satisfaction de la Tunisie d'abriter cette rencontre mondiale de haut niveau qui marque, a-t-il dit, autant le coup d'envoi du programme international de la FMOI sur le renforcement de la place de la femme dans les métiers de science et d'ingénierie que l'importance accordée par la communauté scientifique internationale à la nécessité de permettre un accès égal de l'homme et de la femme à la Science et à la Technologie.
Sujet d'inquiétude
Or, selon le président de la Fédération mondiale des organisations d'ingénieurs, Kamel Ayadi, la présence de la femme dans les métiers de Science et d'ingénierie est devenue un véritable sujet d'inquiétude face à la faiblesse du taux des femmes dans les corps des métiers d' ingénieurs et de scientifiques qui a atteint , à peine, 20%, alors que les femmes représentent 40% des travailleurs et des forces actives, dans le monde. Au même moment, on assiste à un recul et à une régression notable au niveau du nombre de jeunes filles étudiantes qui s'orientent vers les études d'ingénieurs. Le taux des jeunes filles choisissant les filières d'ingénieurs a, ainsi, chuté entre 10 et 15%, contre plus de 25% au cours de la décennie 1980/1990. Dans certains pays asiatiques, entre 2 et 10% d'étudiantes choisissent les filières d'ingénieurs. Mais le phénomène est universel et intéresse les pays développés et les pays en voie de développement. En Tunisie, ce taux s'élève à 18%, selon les chiffres présentés par le premier ministre qui a rappelé que le moyen de combler le fossé numérique et technologique à tous les niveaux , que ce soit entre pays riches et pays pauvres, ou entre les régions et les catégories d'un même pays ou encore entre les genres, a figuré, en bonne place, dans l'ordre du jour du SMSI de Tunis. Aussi, ce Colloque international a l'ambition de susciter une mobilisation générale aux échelles nationales, régionales et internationales en vue de redresser la barre, à travers une plus grande revalorisation de ces métiers et une adaptation appropriée du contenu de la formation dans ce domaine, de manière à ce qu'il arrive à polariser davantage les étudiantes et les femmes.