Tunis-Le Temps - C'est d'un drame cornélien qu'il s'agit dans cette affaire, où le père fut la victime. Elle commença par une relation d'amitié entre la fille de celui-ci et un jeune homme qui s'en enticha à perdre la raison . Il est vrai que l'amour a des raisons que la raison ignore, mais pas au point de perpétuer ce feu ardent qu'il avait pour sa dulcinée, dans la demeure du père de celle-ci, afin d'exprimer son mécontentement et lui faire part de sa colère, pour lui avoir refusé le mariage avec sa fille. C'était du moins ce dont il fut accusé par le père de sa fiancée. Il avait au départ demandé sa main, et la jeune fille éprise également, contraint son père à y donner son approbation . La période des fiançailles dura huit mois, au bout desquelles et étant donné l'attitude négative du père, le jeune décida de rompre avec sa fiancée, la mort dans l'âme, considérant que le mariage dans une telle situation, ne pouvait prospérer. De ce fait il réclama la restitution des cadeaux de fiançailles. Que nenni ! lui répondit le père , la rupture étant du propre fait du jeune homme . D'autant plus que la fiancée , avait tenu bon et n'avait jamais pensé à la rupture. Entre temps, le cousin de la jeune fille s'est présenté à son tour, au père, pour lui demander la main de celle-ci. Mais il lui opposa un refus net, à cause de sa situation sociale. " crois-tu que j'accepterais de marier ma fille à un fils de maçon ? lui dit-il avec dédain. Cependant, et malgré tout , le père n'aurait jamais imaginé une aussi violente réaction de la part de ce jeune homme. Le jour du drame en effet, alors que le père était au travail, en tant que gardien d'immeuble, il reçut un appel téléphonique, pour lui annoncer que sa demeure était en feu . Il y accourut, pour constater , terrassé, que les flammes avaient gagné une grande partie de sa maison. Il fit appel aux agents de la brigade de la protection civile qui purent intervenir à temps . Les dégâts matériels étaient évalués à trois mille dinars, mais cela aurait pu être pire. Le père avait directement soupçonné le fiancé , d'autant plus qu'il lui refusait la restitution des cadeaux . Toutefois, celui-ci clama son innocence devant le juge d'instruction qui classa l'affaire sans suite en ce qui le concerne. Qui donc aurait pu mettre le feu à la demeure ? Cette énigme ne tarda pas à être élucidée, par une enquête minutieuse de la police, révélant que c'était le cousin qui en fut l'auteur. et pour cause, déclarera -t-il, après son arrestation , il s'était en effet senti vexé et humilié, surtout que le père de la jeune fille, qui n'était que son oncle, avait porté atteinte à sa dignité ainsi qu'à celle de toute sa famille. Le jour des faits il s'était fait accompagner par un autre jeune homme, qui l'aida à mettre le feu dans la maison , après y avoir versé de l'essence. Inculpé avec son compagnon d'incendie criminel, et complicité, il fit part devant le tribunal de ses regrets ayant agi sous l'emprise de la colère. L'avocat de la défense, requit les circonstances atténuantes à ce jeune homme étant donné l'état psychologique dans lequel il se trouvait, après avoir été humilié par son propre oncle.