Le Temps-Agences - Les dirigeants palestiniens rivaux du Fatah et du Hamas ont affiché hier leur intention de reprendre le dialogue, en réponse aux dizaines de milliers de manifestants qui avaient réclamé la veille la «fin de la division». Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est dit «prêt à retarder la formation du gouvernement» que devait annoncer incessamment son Premier ministre Salam Fayyad, pour permettre un accord d'union nationale avec le Hamas sur la constitution d'un cabinet non partisan chargé de préparer les élections. «Je suis prêt à aller demain à Gaza pour mettre fin à la division et former un gouvernement de personnalités nationales indépendantes (...) pour préparer des élections présidentielle, législatives et au Conseil national dans les six mois ou dès que possible», a déclaré M. Abbas dans un discours télévisé lors d'une réunion du Conseil central de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Le Hamas s'est «félicité» de la réponse positive de M. Abbas à l'invitation que lui avait lancée la veille M. Haniyeh, pour «une rencontre immédiate à Gaza ou ailleurs» afin d'entamer «un dialogue national global», en réponse aux manifestations de dizaines de milliers de Palestiniens pour l'unité nationale. Selon le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina, «l'initiative du président a pour But de rencontrer M. Haniyeh en vue de la formation d'un gouvernement de personnalités nationales neutres». «Le président a indiqué être prêt maintenant à reporter la formation d'un nouveau gouvernement palestinien pour assurer le succès de son initiative», a précisé M. Abou Roudeina. Plusieurs dizaines de policiers et des membres des forces de sécurité du Hamas en civil ont pénétré hier dans l'Université d'Al-Azhar à Gaza et frappé plusieurs étudiants qui s'apprêtaient à sortir de l'enceinte pour manifester, faisant une dizaine de blessés, selon des témoins. Un porte-parole du ministère de l'Intérieur du gouvernement du Hamas, Ihab al-Ghoussein, a démenti que la police soit entrée dans l'université, assurant qu'il s'agissait d'un «problème entre étudiants». La manifestation d'hier, à laquelle avait appelé le groupe étudiant «Ca suffit», était organisée au lendemain de rassemblements de dizaines de milliers de personnes à Gaza et en Cisjordanie pour réclamer la fin de la division entre les deux Territoires palestiniens, contrôlés respectivement par le Hamas et l'Autorité palestinienne.