Depuis l'avènement du Polonais Henri Kasperczak en mai 1994 jusqu'à la séparation avec le Français Bertrand Marchand au mois de janvier dernier, en passant par l'Italien Francisco Scoglio, l'Allemand Eckard Krautzen, Henri Michel, Roger Lemerre et le Portugais Umberto Coelho et si l'on excepte quelques courts intermèdes assurés par des compatriotes (Ali Selmi, Youssef Zouaoui Ammar Souyah et Faouzi Benzarti), la sélection a été confiée à un technicien étranger. La moisson réalisée au cours de cette période s'étant étalée sur environ seize années n'est pas tellement brillante avec une finale en CAN 1996 qui s'est déroulée en Afrique du Sud, un titre continental (CAN2004 à Tunis) et trois participations en coupe du monde (1998, 2002 et 2006) sans réussir à passer au second tour. Un parcours qui n'a pas répondu à la totalité de nos attentes. Cette tradition fortement ancrée qu'a nouée l'Equipe nationale avec les techniciens étrangers sera ú-tú- elle de nouveau préservée ou mise en brèches après la désignation à la tête de la sélection d'un cadre technique purement tunisien composé de Sami Trabelsi et de ses deux assistants Nizar Khanfir et Ferid Ben Belgacem ? Reconnaissons d'abord que la nomination de Sami Trabelsi comme nouveau sélectionneur n'a pas fait l'unanimité de tous les Tunisiens même si une bonne majorité d'entre eux lui avait accordé un préjugé favorable. Le remarquable comportement de notre onze représentatif au cours du CHAN soudanais avec, à l'arrivée, le gain du titre continental plaidait en effet en sa faveur. La performance ayant dépassé nos espérances compte tenu notamment de la difficulté du contexte prévalant dans nos contrées à la veille du coup d'envoi de cette joute. Pourquoi un contrat à objectifs ? Au-delà de l'habilité ou non de ces trois entraineurs à veiller aux destinées techniques de la sélection nous ne comprenons pas très bien la nature de ce contrat à objectifs auquel Sami Trabelsi fut contraint. L'on ne peut pas dire que la FTF a fait preuve d'un bon discernement en conditionnant la poursuite de l'expérience avec ce trio par une qualification pour la phase finale de la CAN 2012 alors que dans l'état actuel des choses nos chances se sont bien réduites après les errements de notre onze avec Bertrand Marchand. Toujours est-il qu'en vrai gentelman Sami Trabelsi ne se considère nullement gêné par la nature de son contrat, affirmant que si par malheur la Tunisie ne se qualifiera pas pour la CAN il ne manquera pas de démissionner de son poste. Le bureau fédéral, « toujours égal à lui-même » a choisi ainsi et dés le départ à mettre le cadre technique de la sélection sous haute pression. Au nom de quelle logique, allez le savoir. Quel beau défi pour Sami Trabelsi et ses collaborateurs si par bonheur « les Aigles de Carthage » seront présents à la CAN2012.