La création de zones bleues à Tunis a couvert quatre endroits dont la zone d'influence du parking La Fayette avec 1200 places. Elle couvre la région située entre les avenues de l'Arabie Saâoudite, de Ghana, de Mohamed V et de la Liberté. Il en est de même pour la zone d'influence du parking Abderrazak Chéraïbi avec 1700 places, celle du parking Mokhtar Attia avec 1200 places et le marché central avec 1100 places. Les horodateurs ont été ont été fixés dans toutes ces zones, en attendant l'introduction des cartes électroniques pour le stationnement dans la ville de Tunis. Comment se fait l'application de ces mesures ? Pour le stationnement interdit, les voitures sont enlevées dans tous les cas. Les agents municipaux procèdent aux constats. Pour les voitures stationnant là où des distributeurs de billets sont installés, sans que les frais ne soient pas payés ou accusant un dépassement de deux heures, elles sont considérées comme contrevenantes. Si elles demeurent sur place, une demie - heure après le constat écrit et collé sur la voiture, ces voitures seront conduites à la fourrière municipale. Avant de conduire la voiture à la fourrière, il faut s'assurer que la demi heure est consommée. Il faut aussi que la voiture soit encore en stationnement là où l'infraction est constatée. C'est une souplesse accordée au citoyen. Avant cette mesure, l'utilisation des sabots était systématique.
Des tarifs réduits Quels sont les tarifs de stationnement ? L'expérience des zones bleues a commencé au quartier La Fayette en février 2002 en appliquant un tarif de 200 millimes, l'heure. Il est passé à 250 millimes en Juillet 2002. Ce tarif a été maintenu jusqu'au démarrage des zones bleues à Mokhtar Attia et Chéraïbi. Les tarifs sont révisés annuellement en tenant compte du taux d'inflation. Une augmentation de 50 millimes l'heure devrait se faire durant les cinq premières années. L'objectif est que le stationnement dans les parkings soit moins cher que le stationnement dans les rues équipées d'horodateurs. Progressivement, les parkings seront réservés au stationnement de longue durée et les rues seront consacrées au stationnement de courte durée. Actuellement, le stationnement dans les zones bleues se fait à raison de 400 millimes, l'heure au lieu de 450. Le stationnement dans les parkings est à 300 millimes, l'heure au lieu des 500 millimes appliquées en 2002. Que faire avec les habitants ? Quant aux habitants du centre ville, sans bénéficier de la gratuité totale du stationnement, ils ont droit à une carte spéciale qui leur permet de profiter de six heures de stationnement gratuit sur la voie publique de 8H à 9H du matin, de 12H à 15H et de 18H à 20H. En dehors de cette frange horaire, les habitants doivent payer cent millimes l'heure au lieu de quatre cents millimes.
Une circulation plus fluide Quels sont les résultats de cette expérience entamée depuis le 17 mars 2007 ? Quelques signaux positifs ont été enregistrés. La circulation est devenue relativement plus fluide au centre ville et surtout dans les principales rues et avenues. Le nombre des clients des parkings a augmenté. Ainsi, le parking de La Fayette abrite aujourd'hui, 595 voitures par jour au lieu de 200. Si on ne tient pas compte des dimanches et jours fériés, cette moyenne s'élève à 681. Les abonnements mensuels dans les parkings ont grimpé à 420 au lieu de 390. Des aspects négatifs sont apparus.
Une baisse de revenus Le taux d'alternance dans les zones bleues est descendu à 2 alors qu'il était de 6 à La Fayette et 10 dans les régions de Mokhtar Attia et Abderrazak Chéraïbi. Les revenus du stationnement payant ont baissé. Pour les horodateurs dans les zones de Mokhtar Attia et Abderrazak Chraïbi, les revenus étaient en moyenne journalière de l'ordre de 1864 dinars en avril 2007, contre une moyenne journalière d'environ 4338 dinars en 2005. Dans la zone de La Fayette les entrées encaissées par les horodateurs sont en moyenne jounalière de 697 dinars en mars et avril, contre 1695 en 2005. Les conducteurs d'automobiles n'ont pas compris la signification de l'avertissement collé avant le remorquage. L'objectif de retarder d'une demi heure le remorquage est de permettre aux citoyens de déplacer leurs voitures. Or, ils les laissent davantage. En moyenne dans la zone de La Fayette le nombre de voitures conduites à la fourrière s'élève à 96 par jour en mars 2007. Dans la zone Mokhtar Attia, ce nombre s'est élevé à 66 voitures par jour en mars et 67 en avril. Dans la zone Abderrazak Chéraïbi, ce nombre était de 82 en Mars et 92 en avril. D'autres endroits sont candidats au statut de zones bleues comme, le côté occidental de La Fayette, le côté occidental de Bab Bhar, la Kasba, Bab Souika, Bab El Kadhra... L'expérience commence à porter ses fruits. L'étendre à d'autres zones est souhaitable.