Lors de sa visite effectuée entre le 27 et le 29 mars, Steven Vanackers, Vice premier ministre et ministre des Affaires étrangères belge a donné avant-hier une conférence de presse durant laquelle il a témoigné de son admiration et son soutien, ainsi que de ceux de son peuple pour la révolution tunisienne. « Cette révolution a dévoilé des vérités sans aucune ambiguïté, celles où le peuple tunisien aspire à plus de droits, de liberté d'expression et de liberté de choix de ses dirigeants. Il veut s'offrir la possibilité de se développer et ces évènements ont démontré que le courage d'un peuple peut changer le monde » a-t-il entamé la conférence. Steven Vanackers a exprimé son respect, ainsi que celui de son peuple. Il assure qu'«entre peuples amis, les échanges peuvent avoir lieu sans arrogance et sans donner de leçon ». A part le Premier ministre, ceux de la coopération et des Affaires étrangères que le vice-premier ministre belge a rencontrés, il a aussi eu des échanges avec des représentants de la société civile, des jeunes, des étudiants et des personnes du secteur économique. Ces rencontres viennent du fait que Steven Vanackers croit qu'il « est très important d'engager des échanges avec les citoyens ». Il a alors remarqué « beaucoup d'attente, d'impatience et de maturité ». Seulement selon le vice-premier ministre belge « le travail entamé le 14 janvier ne sera pas terminé dans un court délai, la création d'une démocratie nécessite plusieurs éléments dont une presse libre, indépendante et qui cherche la vérité ». La Belgique compte d'ailleurs financer un programme important d'évaluation du paysage médiatique en Tunisie et en Egypte développé par l'UNESCO. Un rapport qui comporte des recommandations permettant le développement des médias de manière libre, démocratique et pluraliste sera ensuite présenté. Il faudra également structurer la société civile et créer une concertation sociale impliquant syndicats, patronat et autorités publiques en s'inspirant d'ailleurs ». Steven Vanackers assure se rendre compte que cette révolution est « une propriété tunisienne ». En revanche, les Tunisiens comptent sur la solidarité européenne et comme les Belges ont la fibre européenne, ils soutiendront la Tunisie. D'ailleurs sur le plan économique, la Belgique a été le premier pays européen à modifier ses conseils de voyages pour re-conseiller aux Belges à revenir en Tunisie. Les discussions sur le statut avancé de la Tunisie, n'ayant pas abouti puisque l'Europe a ses exigences en matière de droits de l'Homme et de démocratie, il est aujourd'hui possible de les reprendre. Ainsi, la Tunisie pourra aujourd'hui avoir des relations plus étroites avec l'Europe. « D'ailleurs avec 700000 chômeurs, l'Etat tunisien devrait trouver des solutions certes, mais a besoin de soutien de la part de la communauté étrangère » a déclaré Steven Vanackers. Il a également exprimé sa fascination face à l'utilisation des réseaux sociaux en Tunisie et dans le monde arabe. Ainsi la Belgique se dit prête à partager son expérience, notamment par le biais d'une coopération en matière de dialogue social. L'Ambassade de Belgique prépare à cet effet un séminaire portant sur la consolidation d'un nouveau pluralisme au sein du syndicalisme en Tunisie, existant et actif depuis longtemps en Tunisie. Le séminaire se tiendra avant l'été. Une rencontre entre le ministre et des acteurs économiques belges et tunisiens a été organisée. Les effets de la révolution tunisienne semblent, dans un premier temps, avoir pesé sur de nouvelles décisions d'investissement et avoir eu un impact négatif sur le secteur du tourisme, crucial pour l'économie tunisienne. Steven Vanackers soutient par ailleurs le retour des entreprises belges en Tunisie croyant en l'émergence de nouvelles opportunités en Tunisie.