Barack Obama s'est dit persuadé mardi que Mouammar Kadhafi céderait "en fin de compte" aux pressions militaires et diplomatiques et quitterait le pouvoir, mais n'a pas exclu d'armer l'opposition si l'opération en cours n'affaiblissait pas suffisament le régime libyen. L'opération militaire lancée contre le régime libyen par la coalition internationale à laquelle les Etats-Unis ont prêté leur puissance de feu "a remis Kadhafi sur la défensive", a déclaré le président des Etats-Unis dans un entretien à la télévision NBC. "Outre l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne, la protection des populations civiles, nous avons aussi à notre disposition des outils politiques, diplomatiques, des sanctions, le gel de ses avoirs, autant d'éléments qui vont continuer à étrangler" le régime de Kadhafi, a affirmé Obama. "Et donc, grâce à ces fortes pressions, pas seulement militaires (...), nous nous attendons à ce que Kadhafi quitte en fin de compte le pouvoir", a indiqué M. Obama. Le dirigeant américain a par ailleurs affirmé qu'il n'excluait pas de voir les Etats-Unis fournir des armes à l'opposition libyenne mais souligné qu'une évaluation du rapport de forces entre les rebelles et le régime de Kadhafi était en cours. Interrogé sur des livraisons d'armes, M. Obama a répondu: "je ne l'exclus pas. Mais je ne dis pas non plus que cela va se faire". "Nous sommes toujours en train d'évaluer ce que les forces de Kadhafi vont faire. Cela fait neuf jours maintenant" que les opérations militaires en Libye ont commencé, a aussi remarqué le président, en estimant que si ces forces étaient suffisamment affaiblies, armer les rebelles ne serait peut-être pas nécessaire. "Mais nous n'excluons rien à l'heure actuelle", a insisté M. Obama, qui a accordé mardi des entretiens à trois chaînes américaines (NBC, CBS et ABC) au lendemain d'une allocution solennelle consacrée à la Libye, lors de laquelle il avait justifié sa décision d'intervenir dans ce pays en affirmant qu'elle avait "empêché un massacre". Il avait toutefois mis en garde Contre une intervention directe en Libye pour renverser le régime Kadhafi et rappelé l'"erreur" coûteuse en vies et en crédits budgétaires qu'avait selon lui constitué l'invasion de l'Irak en 2003 pour déloger Saddam Hussein du pouvoir. Sur ABC, le président a remarqué que l'entourage de Kadhafi, vu la pression actuelle sur le régime, pourrait lâcher le dirigeant. "Ce à quoi nous assistons, c'est que le cercle des proches de Kadhafi comprend que le nœud se resserre, que leurs jours sont probablement comptés et qu'ils vont devoir réfléchir à ce qu'ils vont faire d'ici peu", a-t-il dit.