- Le rapatriement des immigrés et le blocage de l'émigration clandestine contre un accord d'association avec l'UE - La France proposera à la Tunisie un accord d'association avec l'UE en échange «d'un ensemble d'engagements » en rapport avec la reprise par la Tunisie de ses ressortissants dont la vague d'immigration a touché l'Italie. ''Nous proposerons à la Tunisie, l'association à l'Union européenne en échange d'un certain nombre d'engagements, dont celui de reprendre sur son territoire ses clandestins'', a déclaré le Premier ministre français François Fillon, dans une interview au principal quotidien italien Corriere della Sera de samedi. ''Je veux dire avant toute autre chose que la France est totalement solidaire de l'Italie en ce qui concerne les ondes migratoires provoquées par les révolutions dans le sud de la Méditerranée'', a dit Fillon. L'Italie a accusé ces dernières semaines l'UE et en particulier la France de manque de solidarité dans la gestion de la crise des immigrés dont plus de 22 mille sont arrivés sur son territoire depuis le début de l'année. Ces assurances de Fillon interviennent après l'annonce par l'Italie de l'ouverture de centres d'accueil près des frontières pour les migrants, voulant se rendre en France ou Allemagne et la délivrance de permis de séjour. La Commission européenne a condamné vendredi les contrôles mis en place par la France dans la zone frontalière avec l'Italie à seule fin d'intercepter les migrants tunisiens. Depuis le début de l'année et la chute du président Ben Ali, près de 20 mille Tunisiens sont arrivés en Italie, surtout sur l'île de Lampedusa (sud), contre 4 mille migrants l'année dernière. Le chef du Gouvernement italien, Silvio Berlusconi, qui se rendra, demain, en Tunisie, devrait, essentiellement, examiner avec les membres du gouvernement provisoire, le dossier de l'émigration clandestine. L'agence de presse italienne «ANSA» rapporte que le chef du gouvernement Berlusconi avait indiqué, vendredi, qu'il est possible qu'une décision définitive soit prise sur le dossier de l'émigration clandestine, après sa rencontre avec les autorités tunisiennes, ajoutant que "le rapatriement est la solution principale pour nous". Le ministre italien de l'Intérieur, membre du parti anti-immigrés de la Ligue du nord, Roberto Maroni a indiqué vendredi, lors d'une conférence de presse, que Rome attendait deux choses de Tunis: ''Les rapatriements et le blocage des départs'' depuis les côtes tunisiennes. ''Nous irons à Tunis pour convaincre, voire contraindre la Tunisie à maintenir les engagements pris'' notamment pour dissuader les candidats à l'émigration de partir, a souligné Maroni.
Aucun accord n'a été signé avec l'Italie A la lumière des déclarations diffusées récemment dans les médias italiens et imputables à des parties politiques italiennes, dont la teneur consiste à relever «le non respect par la Tunisie de l'accord signé dans le domaine de la lutte contre l'émigration clandestine, à l'occasion de la visite des ministres italiens des Affaires étrangères et de l'Intérieur en Tunisie, le 25 mars 2011», le ministère des Affaires étrangères précise qu'aucun accord n'a été conclu lors de cette visite, a-t-on appris auprès d'une source autorisée du département. Tout en réaffirmant la solidité des liens historiques qui l'unissent à ce pays ami, notamment, depuis la signature de la convention d'amitié et de bon voisinage en 2003, la Tunisie appelle le gouvernement et le peuple italiens à faire preuve de solidarité avec le peuple tunisien en cette étape transitoire importante que vit le pays, après sa glorieuse Révolution et, tout particulièrement, dans le contexte des défis que pose la situation actuelle sur les frontières tuniso-libyennes, avec l'arrivée de plus de 150.000 déplacés, qui ont été accueillis par le peuple tunisien dans un élan de solidarité sans pareil, en dépit des conditions difficiles auxquelles la Tunisie est confrontée, comme en témoignent plusieurs pays et organisations internationales et humanitaires.