Le Temps-Agences-Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a ordonné hier la reprise des attaques contre les groupes armés palestiniens tirant des roquettes depuis la bande de Gaza en violation d'une trêve en vigueur depuis un mois. L'armée "a reçu des instructions pour agir ponctuellement contre les membres des cellules" qui tirent des roquettes, a indiqué le bureau de M. Olmert dans un communiqué. "Dans le même temps, Israël continuera de respecter le cessez-le-feu et de travailler avec l'Autorité palestinienne pour qu'elle prenne des mesures immédiates contre les tirs", a ajouté le communiqué. Avant-hier soir, une roquette tirée sur la ville de Sdérot, dans le sud d'Israël, a blessé deux adolescents, dont un grièvement. Peu après l'annonce du bureau de M. Olmert, une roquette a été tirée depuis le nord de la bande de Gaza mais n'a pas atteint le territoire israélien. "Les attaques viseront uniquement ceux qui s'apprêtent à tirer ou ont tiré des roquettes. Nous n'attaquerons pas par exemple la maison d'un Palestinien qui a participé à ces tirs", a précisé la porte-parole de M. Olmert, Miri Eisin. Selon elle, plus de 60 roquettes ont été tirées depuis le 26 novembre, date de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu israélo-palestinien. Cette poursuite des tirs avait placé M. Olmert sous la pression grandissante du ministre de la Défense, Amir Peretz et de l'état-major, partisans de la fin de la "politique de retenue". En vertu de l'accord de cessez-le-feu, l'armée israélienne a retiré ses unités de la bande de Gaza et s'est engagée à ne pas y lancer d'attaques, tandis que les Palestiniens devaient s'abstenir de tirer des roquettes. Après la décision de reprendre les attaques aériennes, le Jihad islamique, le groupe palestinien responsable de la majorité des tirs, a promis de poursuivre son action. "Les tirs se poursuivent et nous les intensifierons si l'ennemi continue de commettre ses crimes, ses arrestations, ses assassinats, ses destructions sur notre terre et sa politique de punition collective", a affirmé le groupe dans un communiqué. De son côté, le gouvernement palestinien contrôlé par le Hamas a appelé Israël et les groupes armés à respecter le cessez-le-feu. "Nous rejetons les menaces israéliennes. Il existe toujours un accord sur une accalmie, autour duquel nous avons rassemblé toutes les factions palestiniennes et toutes les parties doivent le respecter", a affirmé le porte-parole du gouvernement Ghazi Hamad. Le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, un proche du président Mahmoud Abbas et chef du Fatah, a lancé un appel similaire. "Olmert doit aussi réaliser que la violence ne peut qu'engendrer la violence. Le respect de la trêve est de l'intérêt des deux parties", a-t-il ajouté. La décision de M. Olmert intervient quelques jours après l'annonce par son bureau d'une série de mesure d'allègements pour les Palestiniens, décidée au cours d'une rencontre officielle entre le Premier ministre israélien et le président palestinien le 23 décembre. Israël a présenté ces mesures comme un moyen de renforcer M. Abbas, engagé dans une épreuve de force avec le Hamas à la suite de son annonce d'élections générales anticipées, une décision dénoncée par le Hamas. La radio publique israélienne a toutefois indiqué que la levée prévue de certains barrages en Cisjordanie serait reportée d'une semaine, notamment en raison du mauvais temps. "Les allègements prévus en Cisjordanie seront appliqués, il faut donner quelques jours à l'armée pour s'organiser", a précisé Miri Eisin.