Le rappeur tunisien «El Général», a été classé 74ème dans la liste des 100 personnalités les plus influentes au monde, devançant le chanteur anglais Sting, le célèbre footballeur Lionel Messi (équipe de Barcelone) et le Président américain Barak Obama. En tête de cette liste publiée par la revue américaine Time Magazine en collaboration avec la chaîne CNN, figure le symbole de la révolution égyptienne, le bloggeur Wael Ghounim. La liste 2011 comporte des personnalités très connues dans le monde dont le président français Nicolas Sarkozy (32ème rang), la chancelière allemande Angela Merkel (8ème rang) et le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah (49ème rang). La nomination dans cette liste -qui regroupe des artistes, des militants, des personnalités du monde politique et économique- du rappeur tunisien procède du concept même de ce sondage qui «consiste à choisir des personnalités dont les idées provoquent dialogue et dissensions et parfois même des révolutions». Contacté par l'agence Tap, le rappeur tunisien âgé de 21 ans s'est déclaré «très fier de faire partie de cette liste et que tout le mérite revient à la Révolution tunisienne dirigée par des jeunes qui ont porté haut l'étendard du pays» mettant l'accent sur la contribution des rappeurs, avec leur musique à texte, à rompre avec le silence et la peur. Se remémorant sa chanson en 2008 «Pourquoi? », il déclare « s'être demandé pourquoi une grande partie de notre peuple s'était écartée des valeurs de l'Islam et de la morale et avoir compris que le système avait été à l'origine de cette dégradation». Arrêté le 6 janvier 2011 pour avoir «dérangé le pouvoir», El Général, de son vrai nom, Hamada Ben Amor, a été libéré deux jours plus tard (08 janvier) après une large mobilisation médiatique notamment sur facebook. Sa chanson ‘'Rais El Bled'', dans laquelle le rappeur s'adresse directement à Ben Ali, l'accusant d'être responsable de la dégradation de la situation sociale et des libertés publiques, a connu un grand succès auprès des jeunes en quête de parole libérée à cette époque. Dans sa dernière chanson «Tounes bledna», il critique la corruption de l'ancien régime et la détresse de tout un peuple.