Quelle mouche a piqué M. Farhat Rajhi, ex-ministre de l'Intérieur et actuel président du Haut Comité des Droits de l'Homme et des Libertés fondamentales pour se lancer dans une diatribe contre le Premier ministre du gouvernement provisoire, le chef d'Etat-major des armées et des personnalités qui, selon lui, sont en train de manipuler et de tirer les ficelles dans l'ombre ? D'aucuns s'interrogent sur l'état d'esprit de M. Farhat Rajhi au moment de ses tonitruantes « révélations ». Etait-il conscient de leur gravité et de leur incidence sur la situation déjà précaire du pays ? Ou bien péchait-il par une naïveté lui masquant la réalité des choses ? En tous les cas, les avis divergent sur les raisons de la réaction de M. Rajhi. Si pour ses partisans, ses révélations s'inscrivent dans le droit fil de la personnalité de l'homme, réputé pour sa franchise et sa sincérité qui frise des fois l'incrédulité, ses opposants y voient une réaction attisée par un sentiment de vengeance pour avoir été limogé sans ménagement du ministère de l'Intérieur. Ils l'accusent même d'agir à la solde de parties politiques qui seraient bénéficiaires d'un basculement du pays dans l'anarchie et le désordre. Ou bien M. Rajhi serait-il tenté d'un retour fracassant sur la scène médiatique et propulsé de nouveau sous les feux de la rampe. Aujourd'hui, alors que la bombe a explosé et que le mal est fait, il est primordial que la justice ouvre une enquête pour vérifier la véracité des révélations de M. Rajhi et d'éclaircir une situation de plus en plus ambiguë aux yeux de la population. Car les actes de violences d'hier dans la capitale n'augurent rien de bon pour l'avenir du pays et pour la réalisation des objectifs de la Révolution.