«2000 mosquées en France dont 1000 construites ou ouvertes lors des deux dernières années» Le ministre français de l'Intérieur et de l'Immigration Claude Guéant a donné hier une conférence de presse dans le cadre de sa visite en Tunisie. Claude Guéant est ainsi le neuvième ministre français à effectuer une visite en Tunisie depuis le 14 janvier. C'est dire que la France suit de près l'évolution de la transition démocratique dans notre pays… Néanmoins un autre problème constitue également un élément majeur de cette visite : le flot migratoire clandestin qui s'est déclenché sur nos rives en direction de l'Europe. Nul n'ignore que la France reste le pays le plus prisé des Tunisiens immigrants… Claude Guéant a effectivement abordé ce volet lors de sa conférence, mais a également parlé d'autres problèmes telles la sécurité, la coopération franco-tunisienne, la lutte contre le terrorisme et la politique française en matière d'immigration. Le ministre de l'Intérieur et de l'Immigration français est aussi revenu sur la révolution tunisienne précisant que « la France a été surprise, comme tout le monde par la révolution puisqu'elle n'avait pas mesuré le fossé existant entre peuple et le pouvoir ». « Le gouvernement et le peuple français se sont réjouits de cette révolution, vu l'histoire de notre pays et son attachement aux droits de l'homme » a-t-il ajouté. Claude Guéant a aussi déclaré que « La France voue une amitié profonde à la Tunisie et vit avec elle son désir d'émancipation. Cette révolution constitue le début du printemps arabe et démontre qu'il n'y a pas de fatalité, même si les « dictateurs » se présentaient comme Rempart contre l'Extrémisme». La France soutient le processus de transition Convaincu de l'importance de la « création d'une Tunisie nouvelle et démocrate, Nicolas Sarkozy a décidé d'inviter la Tunisie à la G8 à Deauville dans quelques jours », ainsi, selon Claude Guéant, les pays riches devraient « se mobiliser pour soutenir la Tunisie vers un développement économique créateur de l'emploi et démocrate, c'est la raison de la succession des ministres français en Tunisie ». La France se propose également de soutenir la Tunisie en matière de sécurité, de formation, d'échange, d'expérience. En charge de la gouvernance, le ministère de l'Intérieur français ayant la responsabilité de l'exercice des libertés publiques, propose aussi d'offrir sa coopération à la Tunisie. Cette aide est également offerte dans le domaine territorial et organisation territoriale, du développement régional. Une politique d'immigration solidaire et de Co-développement Claude Guéant précise que les accords de 2008 en matière d'immigration s'appliquent toujours et continueront à s'appliquer. L'un pour l'amélioration des dispositifs de protection de la mer et l'autre portant sur la création de centre militaire de formation professionnel à Gafsa. La France qui n'est pas fermée à l'immigration reste néanmoins opposée à l'immigration clandestine. Claude Guéant cite que l'année dernière 200 000 Tunisiens sont partis en France dont 13 000 étudiants. Ainsi, il faut que ce soit régulier. «L'accord signé en avril 2008 en matière d'organisation du flux migratoire, offre par ailleurs un important élément de promotion et de formation aux jeunes tunisiens, ainsi l'expérience de l'immigration devient un enrichissement personnel mais au retour aussi tandis que l'immigration clandestine est mauvaise pour le pays d'accueil et d'impact négatif pour les personnes régulières ». La France veut que ces immigrés « migrent avec la certitude d'un emploi, accueil, prise en charge sociale, professionnelle et en matière de formation et de la santé. «Nous souhaitons donner de la vigueur à cet accord, notre position est très claire, pas favorable à l'immigration irrégulière mais ouverte à la migration légale » souligne le ministre français. Diminuer l'immigration légale, propos déjà déclarés par le ministre français ne voulaient pas dire – selon lui – la suppression de l'immigration légale a précisé Claude Guéant lors de la conférence. Cette volonté de diminution viendrait de la volonté de sauvegarder le caractère d'une France où tout le monde vit en cohésion, harmonieux et sans problèmes inter communautaires. « La religion musulmane est un élément nouveau en France et n'est pas marginalisée puisque nous comptons 5 à 6 millions de confession musulmane et 1 million de pratiquants. Les musulmans doivent pouvoir pratiquer leur religion dans des conditions dignes, le gouvernement a fait des efforts considérables pour qu'il y ait un dialogue avec les représentants de la communauté musulmane, ainsi nous intégrons mieux dans nos pratiques cette réalité nouvelle dans notre pays » a précisé Claude Guéant. Il a aussi rappelé que « 2000 mosquées existent en France, dont 1000 mosquées construites ou ouvertes au cours des deux dernières années. » Quant au flux d'après le 14 janvier, la vocation est de rentrer au pays, dans le respect de la dignité. Des moyens financiers sont mis en fonction pour favoriser le retour. «La pression des réfugiés, posant problème à la Tunisie a également été discutée entre le ministre français et le gouvernement tunisien » a-t-il aussi déclaré. « Nous avons aussi évoqué les arrestations qui ont eu lieu et nous voulons mettre sur pied une coopération pour affronter la menace terroriste, d'ailleurs 6 interpellations ont été faites lors des derniers jours en Tunisie…» a précisé Claude Guéant.