Le 2ème Conseil national de la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l'Homme (LTDH) après la Révolution se tiendra dimanche 19 juin. Le premier Conseil s'est tenu le 6 mars. Il a été l'occasion des retrouvailles des ligueurs qui étaient interdits d'activités et de réunions sous le régime du président déchu. Ce 2ème Conseil sera consacré notamment à la fixation du 6ème Congrès de la Ligue qui n'a pu se tenir depuis septembre 2005 selon une source proche du comité directeur ce congrès se tiendrait les 15, 16 et 17 juillet. Fondée le 7 mai 1977, la LTDH est la doyenne des Ligues africaines et arabes. Jusqu'au 7 novembre 1987, les relations de la Ligue avec les autorités étaient en dents de scie. Mais la rupture n'a jamais été consommée. La LTDH a pu pendant cette période défendre les droits de l'homme et dénoncer les abus du pouvoir. Mission Mais depuis 1987, les relations se sont dégradées et le régime du dictateur Ben Ali voyait en la Ligue sa bête noire et a essayé à maintes reprises de la dissoudre en employant tous les moyens. Les intimidations, l'interdiction de ses activités et de la tenue de son 6ème congrès. La Ligue s'est trouvée baillonnée. Au lendemain de la tenue du 5ème congrès en octobre 2000 les membres élus au comité directeur n'ont pas plu au régime. Deux congressistes proches du RCD ont introduit un recours en justice pour annuler les travaux et les résultats du congrès. Comme on s'y attendait, le tribunal leur a donné raison. Mais après la mobilisation des organisations internationales des droits de l'Homme le pouvoir a reculé et la Cour d'appel a chargé le comité directeur élu de préparer un autre congrès. Ce dernier a commencé les préparatifs par la restructuration de la Ligue en fusionnant les sections qui ont peu d'adhérents. Une opération qui n'a pas plu aux autorités. Ainsi 7 présidents des sections fusionnées qui sont des proches du RCD ont introduit un recours en justice pour annuler les fusions de leurs sections et interdire la tenue du 6ème congrès fixée les 9, 10 et 11 septembre 2005 une fois encore la justice leurs a donné raison. Depuis et jusqu'au 14 janvier et la fuite de Ben Ali, la LTDH a été muselée. Aujourd'hui, libérée elle va donc pouvoir tenir son 6ème congrès et élire un comité directeur et surtout accomplir sa mission de défense des droits de l'Homme et des libertés dans un pays qui est en train de construire sa démocratie.