Un nouveau syndicat des Unités d'intervention a été forméi. Dimanche il y a eu un forum rassemblant les administrations, des responsables et des agents des Unités. Sur 77 candidats des 7 administrations – 11 de chacune – 21 syndicalistes ont été élus dont Lassâad Kchaou est le secrétaire Général, Kamel Jebari le trésorier et Nassim Rouissi l'aide trésorier. Le reste des charges sera défini ultérieurement. Objectifs du syndicat Le secrétaire général, Lassâad Kchaou, est intervenu lors du forum afin de déterminer les buts du syndicat qui visent à faire de la police un corps qui serve seulement le pays, ensuite le citoyen. Une réconciliation doit se faire, selon M. Kchaou entre la police et ce dernier et des réformes doivent être exécutées au sein de la police afin de l'améliorer et d'améliorer son rendement. Le but de ce syndicat est d'unifier et d'organiser les corps et leurs employés, actifs ou retraités et d'améliorer leur situation financière, sociale et professionnel. Il approfondira la discipline et le respect mutuel entre les agents des différents corps. Le syndicat représentera les employés dans les comités relatifs aux nominations, promotions, discipline, sanctions, transport et services sociaux et médicaux. Il participera aux programmes quotidiens visant à améliorer les conditions de travail et les relations professionnelles sur le plan administratif et sur le terrain relatif à la spécialisation. Le syndicat contribuera également à préparer des programmes de formation de base, de formation continue et de formation spécifique aux agents de l'administration générale des Unités d'intervention. Il participera aux commissions chargées de l'étude des augmentations de salaire et aux négociations sociales et des allocations et s'entraidera avec les autres syndicats professionnels. Le syndicat défendra également les agents de toute procédure administrative, professionnelle ou pénale pouvant nuire à leurs droits ou à leur honneur. Ces droits seront défendus en se basant sur les moyens légaux et le syndicat s'interdit les grèves et toute action pouvant entraver le bon déroulement de la sécurité nationale. Il s'interdit également toute activité politisée, mais établira des jumelages ou des collaborations avec des syndicats sécuritaires étrangers afin d'améliorer le rendement syndicaliste. Le syndicat aura aussi comme but de donner son avis sur les législations et sur les amendements des législations relatifs au domaine. Ce syndicat nouvellement élu oeuvrera aussi à la réconciliation avec le peuple et approfondir la relation de la police avec lui. L'amélioration des niveaux intellectuel et scientifique des agents ainsi que l'approfondissement des libertés générales et individuelles et l'affermissement de la démocratie et des droits de l'Homme font également partie des objectifs du syndicat qui oeuvrera par ailleurs à diffuser la culture du travail syndicaliste et à soutenir tous les efforts nationaux approfondissant les principes de la République, du civisme et du travail pour la haute cause de l'Etat. La réconciliation Nourredine Neifer, Docteur d'Etat, directeur de recherche et professeur à l'Université de Tunis – Manar a insisté sur le lien entre réforme et réconciliation. Il a rappelé que la police participe aujourd'hui à ce virage historique dans l'histoire de la Tunisie et que durant longtemps, elle a aussi été victime du régime. Il a rappelé que la réforme devrait commencer par les lois notamment la loi 6/1966. Il s'agit, là, de source de stress pour le policier/ l'agent. La réconciliation devrait commencer par la compréhension de la part du citoyen qu'on ne peut faire assumer aux agents l'application de la loi. Aussi, la privation et les mauvaises conditions dans lesquelles ont longtemps travaillé les agents de sécurité en Tunisie devraient être changées. Nous devons avoir une police bien prise en charge, financièrement, socialement et médicalement, une police respectée et non crainte. Et cette police devra travailler dans le respect du citoyen pour l'Etat. L'opinion publique devrait changer son regard envers la police et savoir qu'on en a besoin, ce n'est pas un rapport de force, ni de crainte, c'est un respect mutuel, régi par le fait qu'on a tous besoin de la police pour vivre dans la sécurité et pourquoi pas s'entraider aussi?... Dr Neifer a proposé la création d'un comité de déontologie de la police composé d'hommes de média, de militants en droits de l'Homme, de médecins, d'agents de la police, de scientifiques, de sociologues, de psychologues et de psychiatres, d'employés du ministère de l'Intérieur afin d'établir le cadre général du travail de la police et la déontologie générale des agents. Les snipers… Des snipers spécialisés qui ont été ramenés pour tuer les gens sont en fait le résultat d'une conséquence de circonstances. En effet, les unités d'intervention, en outre les Bop qui ont font partie, n'ont pas tiré, sur la population notamment spécialement pour tuer. Un des agents des Unités nous a témoigné d'ailleurs comment une balle qui avait atteint le mur d'abord a dévié pour atteindre l'œil de son propre frère. Hajer AJROUDI