Le Temps-Agences- La plainte de Tristane Banon pour tentative de viol contre Dominique Strauss-Kahn, devrait être envoyée à la justice française par son avocat tandis qu'aux Etats-Unis, la perspective d'un procès semble encore s'éloigner. Dominique Strauss-Kahn, 62 ans, qui a plaidé non coupable dans les accusations de crimes sexuels portées contre lui par une femme de chambre dans un hôtel new-yorkais, rejette aussi avec force les allégations de Tristane Banon. Envoyée hier, la plainte de celle-ci devrait être enregistrée par le parquet de Paris d'ici la fin de la semaine. A charge pour le ministère public de classer sans suite, d'ouvrir une enquête préliminaire ou de confier à des juges une information judiciaire qui pourrait durer des mois. Dans un entretien à l'Express, Tristane Banon, 32 ans, avait expliqué pourquoi elle avait attendu plus de huit ans après les faits qui, selon avocat Me David Koubbi, datent de février 2003: "Je n'en peux plus d'entendre dire que je suis une menteuse du fait que je ne porte pas plainte." "Il y a huit ans, quand j'évoquais l'idée d'une plainte, tout Le Monde me faisait comprendre que cela n'aboutirait jamais", a poursuivi la jeune journaliste qui avait évoqué des faits d'agression sexuelle à deux reprises, en 2007 à la télévision et en 2008 dans un entretien au site internet AgoraVox. Les faits allégués par Tristane Banon se seraient produits dans un appartement parisien, dans le cadre de la préparation d'un essai, paru en novembre 2003, "Erreurs avouées... au masculin". "L'entretien s'est déroulé normalement et, à son issue, j'ai passé un coup de fil à Michel Field afin qu'il lui accorde à son tour une interview. Quand j'ai appris qu'elle m'accusait d'agression, j'ai été stupéfait", répondait en mars DSK à Michel Taubmann. L'avocat américain de la femme de chambre du Sofitel qui accuse DSK d'un viol qui aurait été commis le 14 mai, Kenneth Thompson, a apporté lundi soir son soutien à Tristane Banon. Mais s'il affirme disposer de "preuves matérielles" des crimes sexuels reprochés par sa cliente à l'ancien ministre français, le dossier de l'accusation continue de s'effriter à New York. Le tabloïd New York Post, cruel envers DSK au début de l'affaire, cite hier un enquêteur haut placé selon lequel ce dossier ne serait "pas défendable", ce qui ferait désormais de l'abandon des poursuites par le bureau du procureur Cyrus Vance Jr "une certitude". Sans attendre ce dénouement, le maire PS de Paris Bertrand Delanoë a appelé hier sur son blog à tirer "quelques leçons de la tragédie new-yorkaise". "C'est le temps de l'examen de conscience", selon l'élu qui souhaite que soit rétabli "l'honneur d'un homme, sali avec tant de légèreté".