Un spécial Tunisie est réservé cette année aux rencontres cinématographiques "Le Maghreb des films" qui se tiendra du 16 au 23 octobre 2011 à Paris . Donnant un avant goût de sa programmation, cette manifestation organisée depuis 2009 par l'association culturelle franco-maghrébine "Coup de Soleil" avec l'appui notamment de la ville de Paris, a préparé un programme dont une partie importante sera marquée notamment par une sélection de films sur la révolution tunisienne. Organisée en partenariat avec l'association des cinéastes tunisiens (ACT) et l'atelier des producteurs, cette sélection propose la projection de certains extraits du film "Dégage" de Mohamed Zran et le film "Plus jamais peur" de Mourad Ben Cheikh, premiers longs métrages réalisés sur la révolution. Selon la lettre d'information de l'association, une sélection de trois films tunisiens récents a été retenue dont "Les palmiers blessés" de Abdellatif Ben Ammar (2010), "Le royaume des fourmis" de Chawki El Mejri (2010) et "Séparations" de Fethi Saidi. Un hommage sera rendu à la cinéaste tunisienne Selma Baccar, avec la projection de "Fatma 75" (1976, Ducat d'Or au festival de Mannheim en Allemagne 1979), "La danse du feu" (1995), "Fleur d'oubli" (2005, palmier d'argent au festival méditerranéen de la Mostra de Valence, Espagne 2006) ainsi que d'un documentaire en cours sur la Libye. Le réalisateur tunisien Nacer Khémir sera également à l'honneur. Cinq de ses films seront projetés à savoir "Bab Aziz le prince qui contemplait son âme" (2005), "Le collier perdu de la colombe" (1990, Léopard de Bronze au festival Locarno 1992), "Les baliseurs du désert" (1984, Palmier d'Or au festival méditerranéen de la Mostra de Valence, Espagne 1984)), "Histoire du pays du Bon Dieu" (1976) et "En passant avec André Miquel" (2011). Donnant à voir le Maghreb à travers le prisme des cinéastes, de divers horizons, dans plus d'un genre et autour de plus d'un thème, cette manifestation a choisi pour les courts le film "Vivre" de Walid Tayaa (2010). Dans le cadre du cycle "Musiques en images" dont l'idée est d'honorer également les films à thématique musicale, le Maghreb des films proposera "Les passionnés " (moi el Issaoui) de Walid Tayaa. Il s'agit d'un film documentaire sur les disciples de la confrèrerie de la issaouia en mettant en lumière l'émotion et la ferveur soufie qui se traduit par la musique, le chant, la poésie, la danse et la transe. La séance d'ouverture qui se tiendra à l'institut du monde arabe (IMA) sera marquée par la projection du film "Goha, le simple" (1957) de Jacques Baratier. Cette avant première du film restauré par le centre national du cinéma (CNC, France), est le premier film produit par la jeune Tunisie indépendante. Adapté d'un récit ancestral, mis en scène par Georges Shéhadé, il est aussi le premier long métrage ayant réuni pour la première fois à l'écran, Omar Sharif et Claudia Cardinale. La projection de ce film sera précédée de deux courts et de quelques extraits d'un film perdu, (des années 20), signés du pionnier du cinéma tunisien, Albert Samama Chikli, également restaurés par le service des archives du film du CNC. Il est à signaler que l'esprit de ce rendez-vous culturel est de mettre en valeur un cinéma métissé ou interculturel, à travers une panoplie de productions cinématographiques du Maghreb ou concernant cette région, de metteurs en scène et de réalisateurs maghrébins ou d'origine maghrébine afin de faire découvrir à un large public en France, le patrimoine des films du Maghreb, de faire connaître la richesse du cinéma maghrébin dans sa diversité et d'offrir ainsi la possibilité de débattre autour de tables rondes, d'une cinématographie qui demeure mal connue. (TAP)