Le Temps-Agences - Le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas se rencontreront lundi en Egypte pour la première fois depuis la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, ont annoncé les deux parties. Cette rencontre, sans précédent depuis trois mois, aura lieu à Charm El Cheikh, station balnéaire de la mer Rouge, en présence du président égyptien Hosni Moubarak et du roi Abdallah II de Jordanie, a précisé un représentant du Caire. "Abbas rencontrera certainement les dirigeants arabes dimanche, puis aura un entretien lundi avec Olmert", a-t-il précisé, interrogé par Reuters. Miri Eisin, porte-parole du Premier ministre israélien, a confirmé qu'un rendez-vous, où il sera question de coopération, des moyens de remettre le processus de paix sur les rails et des événements de Gaza, avait été pris pour lundi. Yasser Abed Rabbo, proche conseiller d'Abbas, a également souhaité que cette entrevue ouvre la voie à des négociations en bonne et due forme avec la création d'un Etat palestinien en point de mire. Abbas et Olmert s'étaient engagés auprès de la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, à se retrouver tous les quinze jours. Mais les deux hommes se sont vus pour la dernière fois en avril. Le président des Etats-Unis et le chef du gouvernement israélien, reçu mardi à la Maison blanche, ont réaffirmé à cette occasion leur attachement au principe de coexistence pacifique de deux Etats. Ils ont en outre apporté un franc soutien à Abbas, dont les partisans ont été évincés jeudi dernier de la bande de Gaza par les combattants islamistes. Le président de l'Autorité palestinienne a alors limogé le gouvernement d'union dans lequel le Hamas et le Fatah, sa propre formation, cohabitaient depuis mars, pour le remplacer par un gouvernement de crise débarrassé du mouvement islamiste, dont l'autorité se limite de facto à la Cisjordanie. Depuis, Palestiniens, Israéliens et Américains ont mis en œuvre une série de mesures de confiance attendues de longue date. Washington, qui a promis de lever l'embargo financier imposé lorsque le Hamas est arrivé aux affaires, en mars 2006, a ainsi autorisé hier la reprise des transactions avec le cabinet de crise dirigé par Salam Fayyad, selon Jacob Wales, consul général des Etats-Unis à Al Qods. Réunis depuis avant-hier à Ramallah, le Conseil central de l'Organisation de libération de la Palestine, resté longtemps le principal organe législatif du mouvement avant la création de l'Autorité autonome, a quant à lui lancé un appel au démantèlement des toutes les milices. Enfin, les autorités israéliennes ont annoncé le prochain déblocage de 300 à 400 millions de dollars de recettes fiscales perçues au nom de l'Autorité palestinienne, gelées depuis le triomphe électoral du Hamas. Au nom du mouvement islamiste, Faouzi Barhoum a jugé le prochain sommet Abbas-Olmert "injustifié", ajoutant qu'il n'apporterait "rien de bon, ni pour les Palestiniens ni pour le monde". La veille, devant le Conseil central de l'OLP, Abbas avait exclu tout dialogue avec les représentants du Hamas, qu'il a qualifiés de "traîtres" et d'"assassins". Des mannequins à son effigie ont été brûlés hier dans la bande de Gaza.