Le Temps-Agences- Le Premier ministre turc a lancé hier au Caire un appel pressant à la reconnaissance d'un Etat palestinien à l'ONU, et apporté son soutien aux "revendications légitimes" exprimées par les révoltes arabes, au début d'une tournée dans les pays du "Printemps arabe". Recep Tayyip Erdogan, qui s'exprimait au siège de la Ligue arabe, a affirmé que la reconnaissance d'un Etat palestinien n'était "pas une option, mais une obligation", en référence à la demande que les Palestiniens s'apprêtent à présenter aux Nations Unies. "Avant la fin du mois, nous allons voir une Palestine avec un statut très différent à l'ONU", a prédit le dirigeant turc, invité à s'exprimer devant l'organisation panarabe. Critique virulent d'Israël, il a accusé cet Etat de "continuer à prendre des mesures irresponsables qui sapent sa légitimité" et affirmé que "la politique agressive menace l'avenir du peuple israélien". Il a de nouveau assuré qu'Ankara, qui vient d'expulser l'ambassadeur israélien, n'avait pas l'intention de normaliser ses relations tant qu'Israël n'aurait pas présenté d'excuses pour le raid en 2010 des forces israéliennes contre un ferry turc qui tentait de forcer le blocus imposé à la Bande de Gaza. Neuf militants turcs avaient été tués. La Ligue arabe de son côté, qui a reçu lundi soir le président palestinien Mahmoud Abbas, a elle aussi affirmé son soutien à une demande de reconnaissance qui pourrait être formulée lors de l'Assemblée générale de l'ONU le 20 septembre à New York. Les Etats-Unis ont indiqué qu'ils opposeraient leur veto à une initiative au Conseil de sécurité, et le président Barack Obama a déjà affirmé que la tentative des Palestiniens d'obtenir la reconnaissance de leur Etat à l'ONU constituerait une "diversion" qui ne résoudrait pas le conflit avec Israël. La Russie, en revanche, appuie la démarche palestinienne, tandis que l'Union européenne est encore divisée. Un groupe de pays comprenant le Qatar, l'Egypte et la Jordanie va aider à réunir les soutiens internationaux à ce projet, a indiqué le négociateur palestinien Saëb Erakat. "La liberté, la démocratie et les droits de l'Homme doivent être un mot d'ordre unificateur pour l'avenir de nos peuples", a dit M. Erdogan dans son discours au siège de la Ligue arabe.