Le Temps-Agences - Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé hier que la décision de chercher à obtenir du Conseil de sécurité de l'ONU une reconnaissance d'un Etat indépendant palestinien n'était pas "unilatérale". "La question de la proclamation ou la question d'aller au Conseil de sécurité n'est pas une décision unilatérale", a-t-il déclaré dans une conférence de presse au Caire après un entretien avec le président Hosni Moubarak. "C'est une décision émanant du comité de suivi de la Ligue arabe qui s'est réuni au Caire récemment. Ils se sont mis d'accord sur le fait d'aller au Conseil de sécurité pour qu'il dise son soutien à un Etat palestinien indépendant", a précisé le président de l'Autorité palestinienne. Le 12 novembre, les chefs de diplomatie et les représentants de 14 pays arabes ont décidé, lors d'une réunion du comité de suivi de l'initiative de paix arabe, de s'adresser au Conseil de sécurité pour lui demander de "reconnaître un Etat palestinien dans les frontières de 1967". Ils ont demandé une réunion du Conseil ministériel arabe pour entériner cette décision. Dans l'espoir de sortir de l'impasse après onze mois de blocage du processus de paix avec Israël, l'Autorité palestinienne a annoncé dimanche qu'elle demanderait au Conseil de sécurité de reconnaître l'indépendance des Palestiniens dans les frontières de 1967. Cette démarche a été accueillie avec hostilité par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a prévenu que "toute action unilatérale des Palestiniens entraînera des actions unilatérales d'Israël". Les Etats-Unis ont réaffirmé que cet Etat devrait naître par la négociation. "Nous sentons que nous sommes dans une situation très difficile (...). Quelle est la solution? Que nous restions ainsi suspendus (...)? Voilà pourquoi j'ai fait cette démarche", a expliqué M. Abbas. De son côté, le négociateur palestinien Saëb Erakat qui a accompagné M. Abbas au Caire, a estimé que "la question de la reconnaissance d'un Etat palestinien indépendant dans les frontières de 1967 et avec Al Qods pour capitale arrive au bon moment". "Si Israël persévère dans son refus des négociations, nous n'avons pas d'autre choix que de nous tourner vers la communauté internationale et lui demander son soutien, en particulier le Conseil de sécurité", a dit Nabil Abou Roudeina, le porte-parole de M. Abbas. A l'opposé, le Hamas, rival du Fatah de M. Abbas, s'est dit opposé à la proclamation d'un Etat palestinien avant la fin de l'occupation israélienne en Cisjordanie.