• Rejet de toutes présomptions parues sur Wikileaks de connivence avec l'ancien régime Après avoir occupé plusieurs postes en Europe, en Angleterre et aux Etats Unis, Mohammed Bridaa retourne en Tunisie, quittant son dernier poste à Dubaï, pour être nommé à la tête de Microsoft Tunisie, suppléant Saloua Smaoui, désignée pour être à la tête de la Direction régionale des Services Advertising On Line (la publicité en ligne) pour la région Afrique du Nord et Moyen Orient. « Une promotion tout à fait logique, après près de 6 ans de services loyaux à la tête de la Direction Générale de Microsoft Tunisie » explique M. Bridaa. Préférant se réunir avec les journalistes « dans un cadre plutôt convivial, au lieu de tenir une conférence de presse tout à fait officielle » le nouveau patron de Microsoft Tunisie retrace un parcours « plutôt ordinaire », de ses études primaires à Kairouan, sa ville natale, à ses études secondaires au Lycée Pilote de l'Ariana, puis à la faculté des sciences de Tunis, d'où il devient diplômé ingénieur. Il poursuit par la suite ses études de master spécialisé en France et puis en Allemagne. Il occupe différents postes avant de rejoindre Microsoft au début des années 2000. Mohamed Bridaa avait eu en effet plusieurs questions auxquelles il devait répondre. La première concernant l'implication du géant américain avec l'ancien régime dans des questions de censure. Le nouveau DG a nié catégoriquement toute inculpation de ce genre. « Toutes ces accusations sont infondées. Les stages offerts par Microsoft à certains cadres tunisiens entrent dans le cadre de programmes ordinaires de coopération avec différents Etats à travers le monde dont l'objectif n'est autre que l'amélioration de la sécurité des systèmes informatiques des réseaux gouvernementaux afin d'améliorer la sécurité sur le net contre toutes formes de crimes électroniques ». Ceci dit, et répondant à la question posée par Le Temps, le Directeur général répond que « Microsoft continuera sa collaborations avec le gouvernement tunisien. Les domaines profitant de cette coopération qui remonte à des années, concernent surtout le travail de l'administration et l'éducation. Tous les contrats signés seront respectés, sans aucun doute » explique aussi Mohammed Birdaa. Le nouveau DG de Microsoft s'est par ailleurs félicité du fait que « des compétences tunisiennes arrivent à occuper des postes d'une telle importance au sein de grandes compagnies mondiales telles que Microsoft ». Selon lui, beaucoup de Tunisiens et de Tunisiennes sont en train de prouver leurs compétences pour jouir par la suite de la confiance des décideurs. Il appelle aussi à accorder encore plus d'importance dans capitalisation du potentiel de jeunes en Tunisie « à travers la création et le développement des startups un réel moteur de création d'emploi ». Le rôle que joue Microsoft en Tunisie n'est plus à démontrer, il suffit de dire que « 54% des activités High Tech en Tunisie tournent autour de Microsoft ». et c'est dans cette optique que le nouveau responsable réaffirme « le rôle que doit jouer Microsoft dans la connexion des centres de recherches, à accueillir et encourager les innovations tout en capitalisant sur les activités de recherche au sein des institutions universitaires ». « Beaucoup de métiers peuvent être développés par les jeunes tunisiens, les programmes et les applications pour la téléphonie mobile sont des domaines où Microsoft pourrait soutenir les jeunes créateurs » note encore M. Bridaa. Ce qui est certain avec cette nomination c'est que Microsoft ambitionne de redorer, à certaines limites, son blason, notamment contrecarrer ces accusations rendues publiques à travers les câbles de Wikileaks. Soutenir la censure au moment où la jeunesse tunisienne se révoltait contre la dictature pourrait être une accusation qui pourrait ternir pour longtemps l'image de marque de Microsoft. Mais d'aucun ne peut nier l'apport de cette compagnie américaine dans l'amélioration du Net en Tunisie. L'ancien gouvernement avait privilégié la compagnie de Redmond à maintes reprises et la coopération entre les deux parties n'avait cessé de gagner de l'importance au fil des années. Seulement voilà que Mohamed Bridaa refuse de dévoiler le montant des engagements de la Tunisie avec la société en précisant dans la foulée que « c'est à l'acheteur qu'il faudrait demander cette information ».