Heureuse initiative que celle d'avoir pensé à fonder à Tunis une association des fans de Mohamed Abdelwahab, ce grand compositeur qui a su dominer la scène artistique arabe depuis le début du siècle dernier jusqu'à son décès en mais 1991. Dans une conférence de presse tenue à la maison de la culture Ibn Khaldoun, et à laquelle ont assisté les médias écrits et audio-visuels, ainsi que les représentants de l'ambassade d'Egypte et de l'ambassade de Jordanie à Tunis, le président de ladite association. Abbés Mkaddem, a expliqué que l'idée de fonder une telle association germait depuis longtemps. D'ailleurs la demande en ce sens a été, plusieurs fois présentée au ministère de l'Intérieur, et s'est vu opposer une fin de non recevoir. « Heureusement qu'après la Révolution les choses ont changé. Nous avons en effet renouvelé la demande le 16 janvier, et nous avons eu l'autorisation quelque deux ou trois mois après a-t-il expliqué » « Le but de cette association est de faire connaître davantage aux jeunes l'art oriental classique, à travers le riche répertoire de ce grand artiste que fut Abdelwahab, et leur permettre de développer leur talent. C'est donc une association culturelle, qui permet aux jeunes de découvrir, également les grands artistes égyptiens et tunisiens qui tels que Abdelmmottaleb Jamoussi, Jouini, Thraya, et tous ceux qui ont contribué à la préservation et au développement de l'art. » En effet Mohamed Abdelwahab a su retenir des générations, en modernisant la musique orientale, tout en gardant les bases qu'avaient œuvré à développer ses pairs tels que Cheikh Salama Higazi, Aboul îla, et tous les chanteurs qui avaient le talent d'improviser en chantant les Mawal. Il a eu cette chance de connaître le grand poète Ahmed Chawki qui lui a fait découvrir l'Europe en voyageant régulièrement avec lui à Paris. C'est là qu'il a pu se nourrir des chansons occidentales classiques et surtout des symphonies dont il s'est beaucoup inspiré ultérieurement dans les chansons qu'il composa. « J'aime la vie de liberté » fut la première de ces chansons, et dont la musique débutait par les première notes de la 9ième symphonie de Beethoven. Les fans de Abdelwahab, il y en a eu depuis, et ne cessaient de croître jusqu'à ce qu'il commença à composer pour la diva Om Kalthoum. Il faut dire que Abbès Mkaddem est lui-même un grand fan de Abdelawahab depuis sa tendre jeunesse. Il connaît à la perfection, tout le répertoire de cet artiste et c'est un plaisir de l'écouter l'interpréter, en jouant du luth. Il a d'ailleurs au cours de cette rencontre, interprété deux chansons de Abdelwahab sur la Palestine. « Prenez moi en palestine…. » «Maintenant je possède un fusil». C'est une association digne d'intérêt qu'il faut encourager par tous les moyens. Bientôt elle donnera un gala animé par Abbés Mkaddem et d'autres artistes y sont conviés, et ce, à l'occasion de la vingtième commémoration du décès de Abdelwahab.