L'examen de la candidature palestinienne d'adhésion aux Nations Unies ne sera ni une partie de plaisir, ni une simple formalité. Les observateurs prévoient de dures et longues tractations entre les pays qui approuvent la demande palestinienne, c'est-à-dire, la Chine, la Russie, le Brésil, l'Inde, le Liban et l'Afrique du Sud et les Etats-Unis qui ont d'ores et déjà prévenu d'opposer leur veto si nécessaire. Le grand souci des Américains est d'éviter ce geste qui les mettrait dans l'embarras et fragiliserait leur crédibilité dans le monde arabe. C'est pour cette raison qu'ils doivent sûrement mobiliser tous leurs efforts et user de leurs moyens de pression pour persuader les indécis de s'aligner sur leurs thèses. On ne voit pas comment des pays comme le Nigeria, le Gabon, la Bosnie, pourraient-ils tenir tête aux pressions américaines et on ne peut imaginer, la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Portugal s'opposer à la volonté de leur puissant allié et de son protégé, Israël. Ce qui est plausible et fort attendu est un échec au Conseil de sécurité, ce qui obligerait les Palestiniens d'user de l'option d'un vote direct à l'Assemblée générale. Mais au-delà du vote et de l'issue des tractations, la demande d'adhésion palestinienne aura eu au moins le mérite d'identifier les partisans de la paix et les inconditionnels défenseurs d'Israël quelles que soient les pratiques qu'il utilise. Car comment conseiller la poursuite des négociations quand on sait qu'elles n'étaient que de la poudre aux yeux et qu'elles ont permis à Israël de maintenir le fait accompli et de perpétuer la dangereuse situation de ni guerre ni paix. Ne pas voter pour l'adhésion de l'Etat de Palestine à l'ONU, c'est tourner encore une fois le dos à la légitimité internationale et aux droits inaliénables du peuple palestinien.